Opération de contrôle des «wôrô-wôrô» : Les chauffeurs jouent à cache-cache avec les agents de la police

  • 10/05/2014
  • Source : L'Intelligent d'Abidjan
Les Vignettes, la patente, la carte grise, le certificat de visite technique (validité 6 mois) et l’assurance transport public voyageur, sont les pièces que doivent posséder les véhicules de transport inter-communaux ; communément appelés «wôrô-wôrô» ou encore «taxis banalisés» pour mener librement leurs activités dans le District d’Abidjan.

 A défaut, ils devront cesser toutes activités, le temps de se mettre en règle, au risque de voir leurs véhicules mis en fourrière. Cette information émane des ministères du Transport, de la Sécurité, et de la Défense qui ont décidé de sévir, et faire la guerre contre les contrevenants à cette décision hier vendredi 9 mai 2014.

Mais contre toute attente, certains wôrô-wôrô banalisés sont comme à l’accoutumé dans les gares et jouent au chat et à la souris avec les agents commis pour les contrôles. Ce vendredi matin, aux II-Plateaux, Tioté Philipe, de la Corporation des syndicats est le plus clair sur le sujet : «Aujourd’hui (ndlr : vendredi matin), il y a un contrôle général malgré la pluie.

A Koumassi, Marcory et Adjamé par exemple, certains taxis banalisés non en règle ont garé pour éviter de se faire prendre. A Yopougon, rien n’est encore fait puisque les véhicules vont et reviennent sans problèmes». A l’écouter, «si les véhicules roulent sans les pièces nécessaires, la faute incombe aux propriétaires qui donnent comme argument le manque de moyens financiers.
Une situation qui oblige leurs employés à ruser : à se cacher ou à garer leurs voitures
» lorsque des contrôles sont initiés par les autorités. C’est pourquoi, explique-t-il, «à notre niveau, nous essayons de sensibiliser les chauffeurs».

«Je ‘’roule’’ une voiture qui ne dispose pas des pièces qu’il faut pour effectuer le transport», a déclaré Issa Bamba, un chauffeur de wôrô-wôrô ralliant Yopougon aux II-Plateaux. Visiblement déçu, il a fait savoir qu’avec le contrôle de ce jour, il est obligé de garer pour ne pas se faire arrêter surtout que «mon patron n’est visiblement pas prêt à ‘’faire’’ les pièces du véhicule».

Le chauffeur Kouassi Olivier, ne se sent pas concerné par les différents contrôles : «mon patron a régularisé notre situation donc nous sommes en règle». Mais il plaide pour que le temps soit laissé aux autres pour pouvoir ‘’faire leurs papiers’’.

Dans la mesure où il leur était impossible de le faire il y a peu de temps à cause de la couleur de leurs taxis confondu aux véhicules de type particuliers. Selon lui, «depuis longtemps on ne reconnait que trois types de transport à Abidjan. Ce sont les taxis communaux, les minicars gbaka, et les véhicules qui font la desserte Abidjan Grand-Bassam». Notons que sur la ligne Adjamé-II Plateaux, seulement 16 véhicules sur 45 sont en règle, pendant qu’à Yopougon, il n’y a qu’une vingtaine qui dispose de pièces sur 50. 
M.P.K.