Municipales à Port-Bouet: le camp Siandou crie à la «tricherie» et se dit vainqueur avec 68,7% des voix

  • 17/10/2018
  • Source : APA
Marcel Nguettia, directeur de campagne de Siandou Fofana, le candidat du Rhdp (coalition pouvoir), pour les municipales à Port-Bouet (Sud d’Abidjan), a dénoncé mardi une « tricherie » de la commission électorale communale, revendiquant la victoire avec un taux de 68,7%.

« Selon les PV (procès verbaux) que nous avons en notre possession,  nous avons gagné à 68,7%, pas parce que les élections n’ont pas été  normales et qu' il n’y a pas eu de PV de certains de nos membres qui  étaient dans les bureaux de vote », a dit M. Nguettia, lors d’une  conférence de presse. 

Le camp Siandou reproche  à la présidente de la Commission électorale indépendante (CEI) numéro  1, Mme Hortense Koudouho, d’avoir orchestré un « plan » au profit de  leur adversaire, Sylvestre Emmou, candidat du Parti démocratique de Côte  d'Ivoire (Pdci), formation en rupture avec le pouvoir.

Yéo  Fozie, député de la circonscription Port-Bouet et membre de la liste  Rhdp, a affirmé que « Mme Koudouho a reconnu avoir pris le risque de  tricher pour servir le candidat du Pdci », un aveux d‘ailleurs « connu  de tous parce qu'elle les a faits en présence d’agents de l’ordre  assermenté ».  

Le staff de M. Siandou,  ministre du Tourisme, rapporte avoir « retrouvé 144 urnes remplies et  déposées à la CEI pour délibération », un fait qu'il juge « inadmissible  », estimant que « Mme Koudouho ne peut pas être acceptée à Port-Bouet  pour diriger des élections (car) elle a fait preuve de partialité ».

«  En établissant des PV avant la fin des élections parce que quand il y a  cinq bureaux de vote, elle annule deux, quand il y a en neuf, elle en  ouvre sept et c’était le plan qu'elle avait mené pour que des bureaux ne  soient pas ouverts », a ajouté M. Nguettia, face à la presse au QG de  M. Siandou.  

« Nous avons constaté très tôt  que des bureaux n’étaient pas ouverts, nous nous sommes peinés d’aller  au bureau de la CEI pour savoir pourquoi les bureaux ne sont pas  ouverts, et nous avons constaté que Mme Koudouho, présidente de la CEI 1  a fermé son portable et était injoignable », a-t-il indiqué.  

A  son retour, « aux environs de 12h/13h elle a dit que son portable était  déchargé, ce pourquoi on n’a pas pu la joindre », a-t-il poursuivi,  faisant observer que, informé, Gervais Coulibaly (2e vice-président CEI)  a pu constater que des bureaux étaient fermés, entre autre, celui  d’Adjahui où certains ont « ouverts entre 16h et 17h ».    

«  Nous nous sommes alors rendus dans tous les bureaux de vote pour  constater l’absence (des agents électoraux) et nous avons fait constaté  par nos huissiers que les bureaux ne sont pas ouverts. Nous avons fait  le point, c’est ce qui nous a donné 17 bureaux de vote non ouverts »,  a-t-il renchéri.  

M. Nguettia a relevé que son  équipe a réuni les preuves que leur avocat utiliseraient au moment  venu. Mais, pour ce qui concerne Mme Koudouho, elle ne peut pas être  admise à cette CEI pour avoir « fait preuve d’impartialité » et « même  fait des procès verbaux » pour leur adversaire.  

«  La CEI l’a prise en flagrant délit, donc je pense que des décisions  vont tomber, nous avons mis nos dossiers sous scellé et s'il arrive que  la CEI ne réagit pas par rapport à ce qui a été constaté nous seront  obligés d’activer nos avocats pour que justice soit rendue », a-t-il  dit.  

Au soir du scrutin, des éclats de joie  étaient entendus au QG de M. Emmou, candidat du Pdci. Des électeurs  manifestaient ostensiblement la victoire de leur camp. Dimanche, au  lendemain du vote, le secrétaire en chef du Pdci a fait savoir que M.  Emmou avait « 7.000 voix » de plus que M. Siandou.  

La  CEI a annulé lundi le scrutin dans la commune balnéaire de Port-Bouet,  relevant qu’après la fin du dépouillement des votes, des vandales ont  fait irruption dans la salle de la commission communale pour détruire  tous les procès verbaux, rendant toute compilation impossible.

La  commission électorale a également annulé l’élection des conseillers  régionaux dans le département de Facobly, dans l’ouest ivoirien, en  raison des « incohérences observées sur les résultats » lors des  compilations.  Ces scrutins annulés devraient être repris dans un délai  de un mois. 

AP/ls/APA