Menace de retrait en bloc de la Cpi: L'UA reculent. Ce qui a désamorcé la bombe

  • 14/10/2013
  • Source : Soir Info
Ils se sont simplement dégonflés. L'aventure était, sans doute, risquée. Ils s'en sont rendu compte. Conséquence, les pays africains qui menaçaient de se retirer en bloc de la Cour pénale internationale (Cpi) ont fait volte face.

Si ce n'est pas une pantalonnade , ça y ressemble ! Des membres de l'Union africaine (Ua) ont réussi à focaliser l'attention du monde entier sur le 15e sommet de cette organisation, qui s'est tenu du 11 au 12 octobre 2013 à Addis-Abeba.

En effet, ils ont annoncé avec beaucoup de bruits, l'intention de tourner le dos à la Cpi. Cela sous le prétexte que la juridiction internationale fait preuve de partialité, en ce qu'elle ne poursuit que les dirigeants africains, et ferme les yeux sur les crimes commis par de hautes personnalités de l'occident.

Aussi, ces pays africains entendaient-ils craché leurs vérités à cette rencontre, mettre fin solennellement à leur adhésion à la Cpi. Véritable coup de tonnerre ! L'opinion internationale a tourné le regard vers ce sommet qui, par ce seul fait, ne manquait pas d'intérêt. Comme dans une farce de mauvais goût, la récente rencontre d'Addis-Abeba a pris fin, sans qu'un seul pays n'ait levé le doigt pour évoquer le retrait de la Cpi. De fait, plusieurs raisons expliquent ce silence. Mais avant, il faut noter que cette volonté des pays, a été fragilisée par le fait que tous les pays membres de l'Union africaine n'avaient pas la même opinion en ce qui concerne la question. C'est donc divisés qu'ils sont allés à ce sommet.

En pareille circonstance, il était bien hasardeux pour un chef d’État de mener solitairement un combat aussi délicat, sans s'attirer la foudre de certains de ses pairs africains et des puissances étrangères. Certaines sources crédibles avancent même que les pays '' anti-Cpi'' ont subi de fortes pressions pour la fermer, sous peine de se voir sevrer des aides et autres prêts des gros financiers de ce monde.

A ce point de rencontre, bien d'observateurs ont fait remarquer que l'Union africaine, en réalité, n'avait pas les coudées franches pour prendre ses distances vis-à-vis de l’institution judiciaire internationale. D'autant plus que cette Union, si l'on se fie à des confidences, est financée par l'Union européenne à hauteur de 80 %, et jamais elle n'accepterait de se mettre à dos ce ''bailleur de fonds'' important et qui reste, par ailleurs, un pourvoyeur de ressources de la Cpi sur un sujet loin de faire l'unanimité au sein de l'Union africaine.

Toujours selon des indiscrétions dans les coulisses du 15e sommet, ce serait l'Afrique du Sud le meneur de la fronde, soutenue par des pays de l'Afrique australe. Ceux-là, de fait, considèrent la Cour pénale internationale comme un instrument de persécution, fabriqué de toutes pièces par les '' Blancs'', pour soumettre les pays africains à qui ils veulent régler des comptes. L'Afrique du Sud a, encore à l'esprit, le tragique régime de l’apartheid. Et pousser les pays africains à ne plus reconnaître la Cpi sent une sorte de revanche que le pays de Nelson Mandela n'hésiterait, peut-être, pas à prendre...

A.BOUABRE