Menace de destabilisation : Les FRCI bouclent Gagnoa

  • 16/12/2013
  • Source : L'Inter
Les menaces d'attaque lancées à partir de Gagnoa par des inconnus ne sont pas tombées dans les oreilles de sourds. La preuve, depuis la semaine dernière, un important détachement de forces de défense a envahi la ville.

Des gendarmes et militaires, lourdement armés, mènent des patrouilles régulières sur les principales artères débouchant vers d’autres localités de la région. A bord de véhicules d’intervention estampillés BSSO (Bataillon de sécurisation du sud-ouest) ou Gendarmerie, ces éléments semblent préoccupés par leurs objectifs sous le Fromager. C'est à coups de sirènes que ces forces de l'ordre se signalent dans la ville, en provenance de leurs bases installées à des endroits stratégiques.
 
A en croire des sources militaires, c’est une mission de dissuasion en prélude à d’éventuelles attaques qui seraient planifiées dans la zone. Surtout qu’à la fin du mois dernier, des individus avaient alarmé les tenants du pouvoir quant à une offensive à partir de Gagnoa. Ceux-ci, après avoir revendiqué l’attaque sanglante du domicile d’un procureur, ont promis faire la peau à une dizaine de personnalités politiques de la ville. Des messages qui avaient suscité de vives réactions, en plus des dispositions particulières prises. Certains ont étoffé leur cordon sécuritaire quand d’autres ont préféré se retirer momentanément de la ville avant d’y retourner ces jours-ci.
 
Par ailleurs, à en croire d'autres sources, ces dispositions sécuritaires seraient en rapport avec la visite d’Etat du président de la République dans celle du Bélier. « Cela peut se justifier puisque Gagnoa est un grand carrefour et peut déboucher sur d’autres régions environnantes. Par Oumé, on peut atteindre Toumodi puis Yamoussoukro, de même que par Sinfra. Donc, c’est toute la région qui est quadrillée, y compris les localités où se tiennent les tournées », soutient un autre informateur, sous le sceau de l'anonymat.
 
Du côté des autorités de la ville, aucune déclaration n’a encore été faite pour expliquer la présence de ces ‘’visiteurs’’ armés et dissiper un tant soit peu la psychose qui commence à gagner les populations. « On se demande ce qui se passe. Il y a trop de militaires dans la ville ces jours-ci. C’est vrai qu'on respire un peu, parce que les voleurs se sont maîtrisés. Mais, quand-même, qu’on nous dise quelque chose. Sinon on n’a pas le cœur tranquille. Les séquelles de la crise passée sont encore fraîches dans notre esprit », s'est inquiété un sexagénaire du quartier Barouhio où a été érigé un camp militaire.
 
 
 
Venance KOKORA à Gagnoa