Masa 2014 “ Cette reprise est une marque de confiance pour nous ’’

  • 03/03/2014
  • Source : Fraternite Matin
Après sept ans d’interruption, le Marché des arts du spectacle africain (Masa) dont le thème, cette année, est: «Les arts du spectacle face aux défis du numérique» a repris ses droits, à Abidjan, au bord de la lagune Ebrié. Avec plus de 1500 festivaliers.

Samedi, à l’ouverture de ce grand événement culturel du continent au stade Félix Houphouët-Boigny, le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, a rendu hommage au secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) pour sa disponibilité, son engagement en faveur de la promotion de la culture et la part déterminante qu’il a pris dans l’organisation de la présente édition.  

Au nom du Président de la République, SEM. Alassane Ouattara, il a dit toute sa joie de voir Abidjan devenir la capitale culturelle de l’Afrique et du monde francophone : «Au-delà des manifestations et des rencontres, cette reprise du Masa, après plusieurs années de suspension, nous honore, car elle apparaît comme une grande marque de confiance placée dans notre pays et dans ses autorités».

Il a indiqué que par sa voix, la Côte d’Ivoire est heureuse et fière de la tenue de cet événement culturel majeur dont l’objectif clairement affirmé à sa création est, outre la symbiose culturelle créée, le renforcement des capacités des professionnels africains des arts vivants.

Pour lui, le Masa, qui vient apporter des réponses concrètes aux difficultés rencontrées par les artistes et autres acteurs africains de la culture, se positionne comme un véritable marché du donner et du recevoir. Il a ajouté qu’il doit offrir aux professionnels du domaine de la culture et du spectacle, un cadre propice pour la promotion et la diffusion de leurs créations et de leurs productions. 
 
Le Premier ministre a fait savoir que le thème de cette année est tout un programme et montre clairement l’option les organisateurs d’inscrire la culture dans les innovations et mutations en cours, pour tirer profit des avantages des Technologies de l’information et de la communication (Tic). Il a exhorté les artistes à jouer un grand rôle dans la dynamique de paix et l’intégration des peuples.
 
La marraine de la cérémonie, Mme Henriette Dagri Diabaté, Grande chancelière de l’ordre national, a indiqué que le Masa est né d’une volonté d’aider à créer les conditions pour que les artistes puissent vivre de leur art et de montrer que les dépenses culturelles, perçues à tort comme des trous sans fond, peuvent avoir et ont un effet multiplicateur en termes de retombées commerciales et touristiques.

Il s’agissait aussi, a-t-elle poursuivi, de prendre les œuvres de l’esprit, non pas comme de simples curiosités, mais comme des produits confrontés aux lois de l’offre et de la demande.
 
Le secrétaire général de l’Oif, Abdou Diouf, a mentionné que ce grand projet panafricain incarne les espoirs les plus audacieux, les ambitions les plus légitimes, les certitudes les plus réalistes pour l’Afrique.

Avant de donner les raisons pour lesquelles l’organisation qu’il dirige a mis en place ce projet : «Si la Francophonie a soutenu le Marché des arts du spectacle africain (Masa) dès sa première édition, c’est parce que nous sommes convaincus, aujourd’hui plus qu’hier, que la culture est un pilier du développement et le premier sans doute».

Et de poursuivre : «Nous sommes convaincus que la culture est un puissant vecteur d’unité et d’intégration continentale. Et nous devons nous persuader qu’il y a, d’abord, un public et un marché local, régional, continental, en attente de créations et productions africaines».

Il a dit être convaincu enfin que la culture est un puissant facteur de rapprochement, d’enrichissement réciproque entre les pays du continent et le reste du monde étape incontournable dans l’émergence d’un nouvel ordre, d’un nouvel équilibre culturel mondial fondé sur le respect et la promotion de la diversité et de la vitalité de toutes les cultures.
 
Tout en saluant le travail remarquable fait par le professeur Yacouba Konaté, directeur général par intérim du Masa et son équipe, il a dit sa fierté également de voir la Côte d’Ivoire accueillir un tel événement. Utilisant le «nouchi» (le français de la rue), il a fait savoir que les Ivoiriens adressent «Bôrô d’enjaillement» à Abdou Diouf, secrétaire de l’Oif, un des grands artisans du retour du Masa dans la capitale économique du pays.
 
Le directeur général par intérim du Masa s’est félicité du retour de la manifestation et a remercié tous ceux qui y contribué. 

P-Square, Salif Kéita, Dobet et Magic System assurent 
 
La volonté du comité artistique était de faire du retour du Masa un grand événement festif. C’est pourquoi, pour la cérémonie d’ouverture, le stade Félix Houphouët-Boigny a été réquisitionné pour abriter un concert avec des artistes de renom.

Tour à tour, les chanteurs Dobet Gnaoré, la Grammy awards ivoirienne, Salif Kéita, Magic System et le groupe annoncé en grande pompe, P-Square, ont réussi à faire vibrer les 10.000 spectateurs du stade Félix Houphouët-Boigny.

Malgré les nombreuses coupures d’électricité lors des prestations des artistes, le public est resté sur place pour vivre les grands instants du retour du Marché des arts du spectacle africains. 
 
Hier, le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Kouakou Bandaman, a procédé à l’ouverture du village Masa, au Palais de la culture de Treichville où de nombreux stands ont été installés. Il avait à ses côtés Mme Vatma Vall Soueina, ministre mauritanienne de la Culture ; Abdul Aziz Mbaye, ministre sénégalais de la Culture et du Patrimoine ; Dayang Menwa Enock, ministre tchadien de la Culture, des Arts et de la Conservation.
Issa T. Yeo