MACA – Les dessous de l’exfiltration de l’ex FRCI Coulibaly Yacouba dit « Yacou le chinois »

  • 19/09/2013
  • Source : connectionivoirienne.net

«Yacou Le Chinois» avait fait emprisonner des gardes pénitentiaires
Tard dans la nuit mercredi à jeudi 19 septembre 2013, Coulibaly Yacouba dit « Yacou Le Chinois » qui avait droits de vie ou de mort sur les pensionnaires de la Maison d’Arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) aurait été transféré dans une autre prison de la Côte d’Ivoire, selon un témoin joint sur place.
Condamné à 20 ans de prison pour « attaque à main armée, meurtre… », le Caporal Coulibaly Yacouba dit « Yacou Le Chinois » n’a pas renoncé à ses activités répréhensibles à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), où il a été incarcéré au Bâtiment C. Une fois bien installée, l’ex soldat des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) « développe un réseau puissant de trafic de drogue jamais réalisé dans cette prison », selon des sources concordantes. En collaboration avec « certains hauts responsables de la Maca », il va régner comme un vrai chef de cartel de drogue. « Tous ceux ou celles qui ont fait un rapport allant dans le sens de dévoiler ce qui se passe à la Maca et particulièrement les accointances de « Yacou Le Chinois » avec les autorités pénitentiaires et judiciaires ont payé cash », nous révèle notre source. Ils ont selon notre informateur, connu des fortunes diverses. «Ceux qui ont eu la chance ont été affectés ailleurs. Par contre d’autres ont fait la prison », soutient-il sous le sceau de l’anonymat.
 
Si les autorités ont décidé d’aller jusqu’au bout pour faire déférer la fameux Yacou dans une autre prison, c’est parce que, de sources proches de la Maca, l’un des détenus proche de Yocou, nommé Kouyaté aurait donné l’alerte selon laquelle Yacou et son groupe auraient lancé un message à leurs frères d’armes de dehors afin qu’environ 400 Frci viennent attaquer la Maca. L’information n’est pas tombée dans des oreilles de sourd et finalement Yacou a été transféré depuis cette nuit dans une prison dont le lieu reste secret par les autorités ivoiriennes.
 
L’on a encore en mémoire, l’arrestation de trois gardes pénitentiaires qui ont été enfermés par des individus en armes venus en son temps de la Brigade anti-émeute de la Commune de Yopougon, qui accueille la Maca. Ainsi, le Commandant de compagnie, le capitaine Gbélia Henri, le Contrôleur Gnanssou Honoré et l’Adjudant-chef Létahi ont été interpelés, avant d’être déférés à la prison de Tiassalé. Ils ont été relâchés pour « dossier vide ». « En vérité, c’est parce que ces gardes pénitentiaires ne voulaient être comptables des forfaitures d’un détenu. En ne sachant pas que Yacou en question était le vrai patron de la Maca », a-t-il soutenu.
 
La dernière fronde qui a fait officiellement seulement deux morts que sont Akessé Agnéro Cyrille et Koffi Boniface, selon les autorités est la goûte d’eau qui a débordé le vase. Et le pouvoir a été accusé à tort ou à raison par la presse d’être le « parapluie atomique » de ce prisonnier hors du commun qui avait fini par développer un réseau puissant de trafic de drogue au su et au vu des autorités.
Le transfert de Yacou Le Chinois sonnerait-il la fin des émeutes à la Maca ?
Il est trop tôt de l’affirmer. En effet, la Maca compte actuellement 2800 pensionnaires surveillés par 60 gardes pénitentiaires, répartis dans trois compagnies d’une vingtaine d’éléments des Frci. Le soulèvement du mardi dernier s’explique par le fait que la fouille systématique des prisonniers qui se faisait habituellement la nuit, au moment où les détenus étaient dans leurs cellules, s’est déroulée ce jour-là à 10 heures.
Hervé Coulibaly à Abidjan