Maca/grâce présidentielle: Les prisonniers font bloquer l'opération

  • 14/10/2013
  • Source : Soir Info
La libération des détenus, dans le cadre la grâce présidentielle, est bloquée à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca) à Yopougon, depuis le jeudi 10 octobre 2013.

Selon nos sources, après la sortie de près de 80 prisonniers, des voix se sont élevées contre le mode de désignation des bénéficiaires de la décision présidentielle. C'est ainsi que la chancellerie aurait décidé d'être un peu plus regardante sur ce qui se passe à la Maca. Il s'agit, maintenant, de dresser la liste de tous les condamnés qui ont fait des désistements d'Appel et tous ceux qui devraient être concernés par la mesure.
Une liste consolidée devrait être obtenue, après l'extrait du registre d'écrou du bureau des ''entrée et sortie'' qui aura été confronté avec des éléments du service informatique sur les détenus.

La filiation du prisonnier, sa date d'entrée à la Maca et la date de sa sortie, sont, entre autres, ce qui devrait figurer sur ledit extrait. La liste devrait être acheminée vers le procureur qui, à son tour, l'acheminera vers la chancellerie, a-t-on appris. Toutes ces mesures, à en croire nos sources, visent à permettre aux détenus qui ont droit à la grâce présidentielle d'en jouir, en minimisant la fraude.
Mais, des voix des plus alarmistes, ont indiqué que même jusqu'en fin d'année, plus de 1400 détenus (concernés à la Maca) ne pourront pas recouvrer la liberté, vu que le travail est manuel dans le bureau des ''entrée et sortie''.

Rappelons que ce sont au total 3000 détenus dans les 33 prisons du pays qui sont bénéficiaires de la grâce présidentielle.Sont exclus du bénéfice de cette grâce, les auteurs d’infractions militaires, de crimes de sang, d'atteintes à la sûreté de l’Etat, de vols de nuit, de vols en réunion, de vols avec effraction ou à main armée, de viols, d´attentats aux mœurs (attentat à la pudeur, abus sexuels contre des personnes mineures), d´enlèvements d’enfants, d’évasions, de trafics de stupéfiants et d’infractions contre les biens ( abus de confiance et escroquerie, extorsions de fonds), et les auteurs de détournements de fonds publics. A la Maca, les détenus s'étaient soulevés, le mardi 1er octobre 2013. Cela, pour réclamer leur libération.

Dominique FADEGNON