Lutte contre le Coronavirus: Affi N’Guessan embarrasse fort le gouvernement, voici ses nouvelles propositions

  • 31/03/2020
  • Source : Soir Info
Pascal Affi N’Guessan n’est pas au pouvoir. Mais, le président du Front populaire ivoirien (Fpi) veut que ce soit ses idées, à lui, qui « gouvernent » la lutte contre la pandémie du Coronavirus. Autrement dit, l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo veut que l’État de Côte d’Ivoire se serve de ses réflexions et des solutions qu’il propose, pour combattre efficacement la maladie du Coronavirus, qui a déjà atteint 140 personnes à la date du samedi 28 mars 2020.

Depuis quelques jours, la langue du président du Conseil régional du Moronou ne s’embarrasse pas. Mais les propositions qu’Affi N’Guessan fait, sont de nature à embarrasser, au plus haut point, le gouvernement. Dans un long document qu’il a rendu public, samedi 28 mars 2020, Pascal Affi N’Guessan est revenu à la charge, avec d’autres propositions, pour donner aux gouvernants, des solutions miracles, contre le Coronavirus. Ces dernières propositions d’Affi se veulent larges, touchant à tous les domaines, notamment économique et social.

Le report de la date de paiement des factures d’électricité et de l’eau vient de cet ingénieur des Postes et télécommunication. « Le samedi 21 mars dernier, j’ai évoqué avec vous, la situation sanitaire de notre pays relativement à la pandémie du Covid-19. J’ai salué les premières mesures édictées par le gouvernement pour lutter contre la propagation du virus, et proposé des mesures complémentaires, en raison de la gravité de la situation.  Le lundi 23 mars 2020, le président de la République est monté au créneau, comme je l’avais souhaité, pour adresser un message à la nation et annoncer huit (8) nouvelles mesures, notamment l’instauration d’un couvre-feu, la régulation des transports, le confinement progressif des populations, la mise en place d’un centre d’appel, l’adoption d’un plan de riposte nationale d’un montant de 95 milliards 880 millions de F Cfa », a dit le député de Bongouanou.

Pascal Affi N’Guessan dit « saluer » les mesures présidentielles, mais celles-ci paraissent, à ses yeux, « insuffisantes ». « Ledécret n° 2020-351 du 23 mars 2020 pris en application de la loi n° 59-231 du 7 novembre 1959 me paraît inadapté pour faire face à la situation ». Le « Lion du Moronou » dénonce, en outre « les dérives » constatées dans l’application du couvre-feu. Car, « la lutte contre le Coronavirus ne saurait justifier des atteintes graves aux droits de l’homme et à la dignité humaine ». « La fermeture effective des bars, maquis, boîtes de nuit et autres lieux de distraction, a des conséquences financières et sociales indéniables sur de nombreuses familles, qu’il convient de prendre en compte », a indiqué Pascal Affi N’Guessan.

Il trouve « incompréhensible » l’absence encore de confinement à Abidjan, dénonçant le fait que « chaque jour qui passe, ce sont des millions d’Ivoiriens qui sont exposés à la contamination, à travers les mouvements de populations à l’intérieur d’Abidjan et entre Abidjan et l’intérieur du pays ». Surtout que l’objectif général du plan du gouvernement est « de limiter la propagation du Coronavirus en Côte d’Ivoire, de détecter l’infection et de traiter les malades ». « Aujourd’hui, c’est-à-dire une semaine après, nous sommes à 101 cas, soit une progression de plus de 600%. À ce rythme, nous risquons de franchir la barre de 4 000 cas dans deux semaines et de 150 000 cas fin avril, avec le risque de centaines voire de milliers de morts », a prévenu Affi N’Guessan. C’est alors qu’il fait de nouvelles propositions, invitant les Ivoiriens à respecter strictement les consignes d’hygiène et de précaution.

Il a condamné le « plan de riposte » du comité de pilotage, condamné également le Premier ministre « qui est invisible, inaudible et inactif pour traduire dans les actes, les orientations du chef de l’État ».

Affi N’Guessan a proposé la prise de décisions d’ordre réglementaire ou législatif, pour garantir les emplois et les salaires des travailleurs. Pour le président du Fpi, « l’enveloppe budgétaire de 95 milliards annoncée par le chef de l’État sera très largement insuffisante pour soutenir les entreprises et les ménages, et pour juguler les effets d’une prévisible récession économique ».  Il faut donc, estime Affi N’Guessan, « mettre en place un fonds, d’un montant initial de 1 000 milliards de F Cfa, pour financer le plan de riposte contre le Covid-19 ». L’ancien chef du gouvernement plaide, notamment l’octroi d’un filet social correspondant au smig (60 000 F Cfa) pour les travailleurs du secteur informel, les travailleurs indépendants et les salariés du secteur formel, pour un montant total de 600 milliards de F Cfa.  Il faut, soutient-il, combler la perte de revenus des entreprises, particulièrement les Pme-Pmi, à hauteur de 200 milliards de F Cfa. Il a souhaité le report du paiement des factures d’électricité et d’eau, le report du paiement de tout loyer et charges locatives, le report du paiement d’impôts, taxes et charges sociales.

Pour le président du Fpi,  dans le contexte actuel de lutte contre la propagation du Coronavirus, les mesures de limitation des déplacements des populations et de confinement ne sont pas de nature à favoriser la participation de tous aux opérations d’identification et d’enrôlement. Dès lors, il a proposé la suspension de toutes ces activités.   

Armand B. DEPEYLA