Louis Abonoua, député: ‘‘La Constitution actuelle est austère, il nous faut une Constitution moderne et ouverte au monde’’

  • 01/02/2014
  • Source : L'Intelligent d'Abidjan
Les membres du Réseau des journalistes parlementaires de Côte d’Ivoire (REPP-CI) ont reçu comme invité, le vendredi 31 janvier 2014 à la Maison de la presse au Plateau, le député Louis Abonoua, député de Brobo et Bouaké sous-préfecture, par ailleurs porte-parole des députés réunis au sein du G25 et favorables à la candidature unique du Président Alassane Ouattara pour le compte du RHDP en 2015.

Louis Abonoua qui se prononçait sur l’actualité politique nationale a fait des révélations, quant au passage de la IIème République à la IIIème République, à travers la modification de la Constitution ivoirienne. « J’estime que la IIème République doit faire place à la IIIème République parce que les conditions dans lesquelles la Constitution qui régit la IIème République n’étaient pas optimales.

C’est à la suite du coup d’Etat que le régime militaire a chapeauté l’élaboration de l’actuelle Constitution. Cette Constitution est truffée de germes conflictuels et qu’il faut, maintenant que le calme est revenu en Côte d’Ivoire, toiletter totalement cette Constitution pour donner naissance à la IIIème République.

Les arrières-idées qui ont sous-tendu cette Constitution taillée sur mesure ne permettent pas à la Côte d’Ivoire de s’ouvrir sur le monde. Par ces temps nouveaux qui arrivent, la Côte d’Ivoire ne peut pas se permettre d’évoluer en autarcie.
 
La Constitution actuelle est austère, il nous faut une Constitution moderne et ouverte sur le monde. Il faut la IIIème République maintenant», a indiqué Louis Abonoua qui a tenu à lever toute équivoque quant à l’éligibilité du Président Alassane Ouattara.

«C’est sur la base de la Constitution de 2000 que le Président Ouattara a été élu. Quand nous parlons de toilettage, ce n’est pas seulement par rapport à l’élection présidentielle, mais à la vie de la nation. Une Constitution ne s’arrête pas seulement au sujet de l’élection présidentielle, mais elle régit la vie de la Nation. La lecture de la Constitution actuelle révèle qu’elle est trop austère.

La lecture combinée des articles qui parlent de la révision de la Constitution passe à l’Assemblée Nationale. Que ce soit le projet ou la proposition, il faut d’abord que l’Assemblée Nationale adopte sa faisabilité et il y a des mécanismes pour cela. Si le FPI veut éliminer le Président Ouattara par un simple jeu de critère d’éligibilité à l’élection présidentielle, je dis que le FPI a manqué le train.

Quand on refuse de participer à l’élection législative, on ne peut pas dire ce que Pascal Affi N’guessan est en train de dire. Si le FPI s’était présenté aux législatives et qu’il contrôlait le parlement de Côte d’Ivoire, il pouvait bloquer le principe même de la modification d’un article de la Constitution.

Il y a des révisions qui passent par un référendum (élection du Président de la République, l’exercice de la fonction présidentielle) et d’autres qui s’arrêtent à l’Assemblée Nationale.

Nous avons dépassé ce stade et ce dont il est question actuellement c’est la renaissance de la Côte d’Ivoire, la consolidation de la paix qui va entraîner le second miracle ivoirien, à savoir l’émergence économique à l’horizon 2020», a-t-il expliqué au cours d’un débat sur le thème : «Le rôle d’un parlementaire dans le choix d’un Président de la République : le cas de la Côte d’Ivoire».
 
Campagne interne au PDCI pour valider la candidature unique du Président Ouattara
Le député Louis Abonoua a fait connaître son nouveau combat, celui de mener campagne au sein de sa formation politique, le PDCI, pour la validation de la candidature unique du Président Alassane Ouattara pour le compte du RHDP.

«Il y avait deux courants qui s’affrontaient au 12ème congrès du PDCI : le courant anti-RHDP et celui du maintient du RHDP dont je faisais partie. Le congrès s’est clairement prononcé pour le maintien du PDCI dans le RHDP et le G25 s’est constitué pour faire une proposition, celle de la candidature unique du RHDP et d’un large consensus autour de la candidature du Président Alassane Ouattara.

La valeur de l’inconnue de l’équation de la candidature unique, c’est le oui du PDCI. Si le PDCI-RDA dit non, même si les trois autres partis du RHDP et le ministre Gnamien Konan de l’UPCI sont d’accords, il n’y aura pas de candidature unique.

Ce n’est pas forcément parce que c’est le PDCI, mais lorsqu’un maillon d’une chaîne manque, on ne peut pas pédaler. En tant que militant du PDCI, mon action va être maintenant plus axée sur la campagne à l’intérieur du PDCI pour la validation de la candidature unique, parce que le PDCI n’a pas dit, à l’issue du congrès, qu’il ne participera pas à l’élection présidentielle de 2015», a confié Louis Abonoua.
 
Olivier Dion