Lobognon transféré à Gd-Bassam, Soul to Soul à Toumodi…/ Me Diarrassouba Lamine (Membre du collectif des avocats des pro-Soro) : « C'est une illégalité manifeste » , « Nous allons saisir les juridictions internationales »

  • 11/01/2020
  • Source : L'Inter
La rumeur du changement de centre détention des pro-Soro avait couru vingt-quatre (24) heures plus tôt. Le mouvement a effectivement commencé dans la nuit du mercredi 8 janvier 2020. Me Diarrassouba Lamine, membre du collectif des avocats, crie à l'illégalité et assure que la défense prendra des mesures.

Confirmez-vous le transfèrement de trois de vos clients de la Maca vers d'autres établissements pénitentiaires ?

 Effectivement, hier (mercredi 8 janvier 2020, nldr), j'étais à la Maca jusqu'à 23h30. J'ai essayé de convaincre le directeur du pénitencier de l'illégalité de ce transfèrement. Malheureusement, ils ont donné corps et âme à cette illégalité en transférant Alain Lobognon, à 23 heures, à Grand-Bassam ; Soul to Soul et Babou Traoré à Toumodi. Donc, je confirme. A l'heure où nous sommes, d'autres transfèrements, semble-t-il, sont en cours. Je n'ai pas encore les noms des intéressés.

 Comment l'autorité judiciaire justifie-t-elle ce transfèrement de vos clients ? 

C'est un document, en fait, une lettre qui informe les détenus. Ce mouvement est justifié par la surpopulation carcérale et des mesures sécuritaires. Mais si tel était le cas, il y a bien des prisonniers qui sont en train de purger leurs peines définitives. Ce sont ceux-là d'abord qui devraient être intéressés par une telle mesure. Surtout que, dans notre cas, ce sont des personnes qui sont devant le juge d'instruction. Il les a conduites, par une ordonnance donc une décision de justice, à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan. Une lettre du ministre de la Justice- comme c'est le cas en l'espèce ou même du président de la République- ne suffirait pas à transformer, à modifier les conditions de cette ordonnance du juge d'instruction. Le juge d'instruction peut la modifier ou la rapporter, ou à tout le moins, la chambre d'instruction de second degré. Ce qui n'est pas le cas en l'espèce. C'est vraiment une illégalité manifeste, une violation des droits des détenus, droits que leur confère l'ordonnance du juge d'instruction. Nous sommes dans une situation de non-droit.

Que comptez-vous faire ?

Nous allons prendre des mesures. D'abord, nous estimons qu'il y a un enlèvement. C'est manifeste. C'est un crime, l'enlèvement. Ensuite, nous estimons qu'il y a torture sur nos clients. Nous allons saisir les juridictions internationales très rapidement.

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