Limogé du Gouvernement, voici ce qui a scellé le sort Mabri Toikeusse

  • 16/05/2020
  • Source : Afrique sur 7
Albert Mabri Toikeusse a été débarqué du gouvernement ivoirien, le mercredi 13 mai dernier, à la suite d'un remaniement ministériel. Nous en savons davantage sur les causes profondes de la rupture entre le 2e Vice-président du RHDP et ses camarades de parti.

Albert Mabri Toikeusse a payé cash ses réticences vis-à-vis de la désignation d'Amadou Gon Coulibaly en tant que candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).

Au conseil politique du parti présidentiel, du 12 mars dernier, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique d'alors avait ainsi rétorqué à la proposition du président Alassane Ouattara :

« Je suis un homme de conviction et je préfère dire ce que je pense. Monsieur le Président, vous êtes le fils du Président Félix Houphouët-Boigny, qui nous a enseigné le dialogue. Nous nous appuierons sur le dialogue pour régler nos divergences. Ne prenons pas des engagements d’une heure dans une salle, qui par la suite, ne reflèteront pas la réalité sur le terrain. Faites donc comme Félix Houphouët-Boigny. Travaillez à nous mettre en équipe. »

Cette sortie du président de l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI) avait littéralement douché l'enthousiasme autour du Premier ministre ivoirien, dauphin désigné du Président Ouattara. Mabri poursuivait cependant des négociations avec le pouvoir pour trouver un terrain d'entente.

À en croire Jeune Afrique, il a eu deux rencontres, qui ont été très déterminantes dans ses relations avec le pouvoir. « La première s'est tenue le 1er mai, en présence d’Amadou Gon Coulibaly et du ministre de la Défense Hamed Bakayoko. Et la seconde, le 7 mai, en présence du Cheick Boikary Fofana, le chef suprême de la communauté musulmane. »

Les bons offices du ministre de l’Hydraulique, Laurent Tchagba, cadre de l'UDPCI, ont finalement abouti au soutien du Dr Abdallah Albert Toikeusse Mabri à la candidature d'Amadou Gon.

Cependant, révèle le confrère, le Président Alassane Ouattara n'était pas convaincu de l'engagement total et entier de son collaborateur. D'autant plus que ce dernier aurait souhaité un UDPCI autonome et satellite du RHDP plutôt qu'une fusion dans le RHDP qui consacrerait la fin de ses activités.