Libération de Laurent Gbagbo : un véritable fonds de commerce politique

  • 25/11/2013
  • Source : L'Hebdo Ivoirien
Que c’est dur pour Affy N’guessan et ses camarades de l’ex régime au pouvoir de dire la vraie vérité à leurs militants.

 Bien qu’ils savent et sont foncièrement convaincus, que la libération de leur mentor est définitivement impossible, en atteste, le dernier rejet par les juges de la Cpi de la demande de mise en liberté provisoire de Laurent Gbagbo.
Ainsi, aujourd’hui, pour Affy, reconnaitre sur la place publique que le ‘‘leader’’ ne reviendra pas au pays, tel qu’ils le font croire, marquera l’arrêt de mort politique de toute la classe politique qu’il conduit. Le drame est qu’ils n’ont préparé aucun Plan B, aucun discours politique alternatif qui tiendrait la masse en haleine, en dehors de celui qu’ils ne cessent de professer. ‘‘Gbagbo sera libéré et reviendra en triomphe au pays’’.

Mais à bien repasser le film de ces évènements, depuis leur déclenchement avant le 11 avril 2011, le processus qu’ils suivent, et la dernière décision de la Cour, devrait faire admettre, même au plus indécrottable et incorrigible du citoyen lambda, que ce dossier est plié depuis longtemps. L’affaire Gbagbo est un cas à part. Et ne saurait être considéré, même par le plus niais des hommes comme un procès ordinaire.

Il s’en situe même aux antipodes. La chute de l’ancien président, conséquence de son entêtement à surfer sur les intérêts du colonisateur, a été pensée, planifiée et exécutée par cette puissance occidentale. Tout le monde savait. Mieux, Sarkozy, Obama, Compaoré, Wade, Abdou Diouf ainsi que plusieurs chancelleries occidentales, avaient prévenu: ‘‘Gbagbo finira tôt ou tard à la Cpi’’.

Au nom donc aujourd’hui de quel intérêt (puisque c’est bien cela le fond de la question), ces dirigeants mettraient leur notoriété en difficulté pour se retrouver dans leurs cheveux, un Gbagbo libéré ? Au total, le discours d’Affy et consorts, n’est plus que verbiage creux et évasif. Car ce qu’il nous reste à faire, c’est de prier et croiser les doigts pour Laurent Gbagbo survive à la sentence que lui infligeront ses juges pour qu’il puisse rentrer au pays afin de finir ses vieux jours dans son village Mama. Taylor a chopé 50 ans. Prions donc ?
 
Sei Brice