La plupart des experts s'accordent à dire que la transition vers les véhicules autonomes se fera en douceur durant les décennies à venir et qu'il existe de grands obstacles pour une adoption du grand public. Mais selon le blogueur reconnu Zack Kanter, la chose est grandement sous-estimée.
Les voitures autonomes devraient être communes d’ici 2025 et leur arrivée sur nos routes devrait éclipser toutes les autres innovations de notre société. Cela entrainera la destruction de très nombreux emplois et une restructuration fondamentale de notre économie, tout en réglant de nombreux problèmes environnementaux, empêchant de nombreuses morts chaque année, sauvant des millions d’heures de productivité et créant même de nouvelles industries pour l’heure insoupçonnées.
La transition, elle, a déjà début. D’après Elon Musk, le patron de Tesla Motor, d’ici 2015, ses modèles seront capables de piloter de manière autonome 90% du temps. Et les autres grands constructeurs sont tous sur les rangs. D’après Google et Tesla, les véhicules totalement autonomes – capables de vous emmener d’un point A à un point B sans aucune intervention de votre part – seront disponibles au grand public d’ici 2020.
Les experts estiment que l’adoption des véhicules autonomes sera lente, d’autant qu’il reste très souvent plus économique d’utiliser les services de transport en commun, le covoiturage ou les taxis/VTC si l’on habite en ville ou proche banlieue. Cela dit, la possibilité de ne plus avoir à conduire en séduit plus d’un. 60% des adultes américains interrogés aimeraient posséder une voiture autonome et 32% seraient prêts à arrêter de conduire. Mais les plus impatients sont probablement les services comme Uber. Ceux-ci pourraient remplacer leur flotte entière de chauffeurs par des véhicules autonomes, ce nouveau genre transport s’imposerait très rapidement.
Malheureusement, cela devrait aussi entraîner la chute de nombreuses industries. Les fabricants automobiles d’aujourd’hui devraient avoir bien du mal à gérer la transition tandis que ceux comme Tesla pourraient survivre en vendant des véhicules de série à des grands groupes comme Uber. Assurances, financements, parking, pièces détachées, location, transport public, autant de services qui seraient touchés de plein fouet par cette révolution. Les transports professionnels – poids lourds, bus et autre – eux aussi subiraient une profonde mutation. Aux États-Unis, près d’un million de personnes travaillent dans la production de moteur et de pièces détachées. Les conducteurs – camion, bus, livraison, taxi – sont 6 millions. Autant d’emplois qui sont amenés à disparaître dans les 10-15 ans.
Mais au-delà de cette perte d’emplois, de ce remaniement des industries, éliminer le besoin d’avoir une voiture personnelle permettrait de dégager aux seuls États-Unis plus d’un milliard de dollars de revenus.
Avec des voitures autonomes, les morts (et accidents) sur la route seront drastiquement diminués. Les allers-retours pour chercher une place disparaîtront – et ceux-ci comptent pour 30% du trafic dans nos villes -, nous faisant ainsi gagner 38 heures chaque année – actuellement dépensées en transport « inutile » -. Et avec les parkings devenus inutiles, nous récupèrerions une surface inestimable pour le développement de nos zones urbaines, tout en diminuant grandement l’impact environnemental.
Mais le plus excitant reste très certainement toutes les inventions, les découvertes et les nouvelles industries que nous n’envisageons même pas aujourd’hui…
Les voitures autonomes détruiront des millions d’emplois et refaçonneront l’économie - Photo à titre d'illustration