Les avocats de la défense contre-attaquent dans le procès de Simone Gbagbo

  • 04/03/2015
  • Source : Lebabi.net
Dans le procès des 83 pro-gbagbo dont l'ex-première Dame, la défense a dénoncé ce mercredi, une "absence criante de preuves" lors de ses plaidoiries

Dans ce procès, les peines ont été moins lourdes que prévu, l’accusation d’attentat contre l’autorité de l’Etat a été abandonnée pour la plupart des prévenus lors des réquisitoires dans le procès de Simone Gbagbo et de ses 78 co-accusés présents au tribunal.

Mardi, après les réquisitions du parquet général qui ont duré quatre heures, les avocats de la défense ont annoncé qu’ils allaient prendre leur temps, ce mercredi.

Les avocats sont d’abord revenus sur les témoignages sur lesquels le parquet s’est presque entièrement basé pour établir ses réquisitions.

Ils ont aussi invoqué la politique, souligné les disparités entre les peines requises par le parquet pour les mêmes faits ainsi que sur la volonté des accusés d’aller à la réconciliation.

"Une absence criante de preuves, un défaut de démonstration morale : la demande de la partie civile est mal fondée", a vitupéré Me Guillaume Zebe, un des avocats de la défense, devant le tribunal d’Abidjan ce matin.
 
"Nous attendons encore les preuves de l’accusation après deux mois d’instruction", a ironisé Me Toussaint Dako au lendemain du réquisitoire, lors duquel une peine de dix ans de prison a été requise contre Simone Gbagbo pour "troubles à l’ordre public" et "constitution de bandes armées".
 
Des peines allant de quelques mois à vingt ans de prison ont été requises contre ses co-accusés. Le chef d’accusation "d’atteinte à la sureté de l’Etat" a été retenu contre une dizaine de condamnés aux peines les plus lourdes, dont le général Dogbo Blé, ancien chef de la garde républicaine.
 
Ce procès est entaché de nombreux manquements, aucune preuve matérielle n’ayant été fournie pour les confondre, dénoncent des organisations de la société civile et des sympathisants pro-Gbagbo, qui évoquent en outre une "justice des vainqueurs", aucun responsable pro-Ouattara n’étant inquiété. 

Laurent Gbagbo est actuellement écroué à la Cour pénale internationale, à La Haye, où son procès pour "crimes contre l’humanité" doit débuter en juillet. La CPI réclame également Simone Gbagbo, mais la Côte d’Ivoire refuse de la lui livrer.

Avec AFP