Les artisans ferrailleurs veulent marquer un nouveau départ dans leurs activités

  • 21/05/2014
  • Source : AIP
Abidjan - La Fédération nationale des artisans ferrailleurs des métaux ferreux et non-ferreux de Côte d’Ivoire (FENAFER-CI) est résolue à marquer un nouveau départ dans l’agencement de toutes les activités de la filière, en vue de contribuer à l’émergence du pays à l’horizon 2020, comme l’ambitionne le Président Alassane Ouattara.

Par la voix de son président, Koné Mamadou, qui s’exprimait mardi au cours d’une conférence de presse, après des tournées d’information et de sensibilisation du bureau de la FENAFER-CI, les artisans ferrailleurs ont annoncé leur adhésion aux mesures définies par la faîtière et décidé de recentrer les challenges à venir.
 
« Plus que jamais, ils ont compris l’importance d’être installés sur un site définitif parce que déguerpis de façon récurrente. Ils sont prêts à se faire recenser », a justifié Koné Mamadou. 
 
En effet, les sites actuellement occupés par les ferrailleurs, notamment à Abidjan, sont promis à d’autres fins. Par exemple, le site d’Adjamé servira de gare routière internationale, celui de Marcory-Anoumabo va donner place à la berge bordant la sortie du 3ème pont tandis que sur celui de Cocody passera une autoroute, alors que le Port récupère le parc OIC où ils sont installés.
 
Aussi, pour mieux bénéficier de l’appui de la tutelle, en l’occurrence le ministère du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME, convient-il de procéder à un recensement des artisans ferrailleurs à travers une opération qui coûtera 5.000 FCFA payables en une seule fois, pour se voir délivrer la carte d’artisan ferrailleur. Ce dénombrement est différent de celui de la Chambre nationale des métiers dont relève la filière.
 
Le deuxième défi à relever, selon le président de la FENAFER-CI, a trait à la survie même de la faîtière qui a besoin de fonds de roulement. A cet effet, la Fédération a institué, en dehors des cotisations internes, l’émission de tickets de traverse à payer à l’entrée des usines et des ponts bascule.
 
Au regard des obstacles rencontrés dans sa mise en œuvre, en raison de difficultés de communication et de compréhension du mode opératoire par les partenaires qui ont pensé à un prélèvement sur le fruit de la livraison des fournitures, la FENAFER-CI a décidé de consolider cette stratégie avec le concours des usiniers notamment.
 
« Dans le même temps, nous sommes rentrés en négociation avec l’aciérie, chef de file des usiniers, sur la commercialisation et les prix de la ferraille livrée à l’usine », a annoncé M. Koné, révélant des accords sur les catégories passées de 11 à trois, sur l’annulation des frais à payer pour le déchargement et la pesée de la ferraille, sur l’avance sur la ferraille déjà pesée pour payer le transport et sur les prix qui feront l’objet de négociation tous les deux mois.
 
Ces nouvelles dispositions, après être entérinées par le comité de suivi de la commercialisation composé de trois ministères techniques (Commerce, Artisanat et Promotion des PME; Economie et Finances; Industrie et Mines) ainsi que les usiniers, les syndicats et la FENAFER-CI, proposera ce mercredi le mécanisme de régulation qui tiendra compte des prix à l’international et des cours du Dollar.
 
Des échanges qui ont suivi avec les représentants des différentes sections de la FENAFER-CI venus de San Pedro, de Yamoussoukro, de Bouaké, de Ferkessédougou, de Divo et de Gagnoa, entre autres, il ressort que les camions acheminant la ferraille de l’intérieur du pays vers Abidjan sont l’objet de racket de la douane et de la gendarmerie nationale qui prélèvent indûment 70.000 à 80.000 FCFA par chargement.
 
Un représentant des importateurs a déploré également le coût du dédouanement du conteneur 20 pieds qui est passé ces derniers mois de trois à quatre millions de FCFA à un montant de cinq à six millions de FCFA, à ce jour.