Le RHDP accuse un neveu de Bédié d’être « pourvoyeur d’orpailleurs clandestins »

  • 12/06/2019
  • Source : APA
Kobenan Adjoumani, le porte-parole principal du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), la coalition au pouvoir en Côte d’Ivoire, a accusé mardi Koffi Goli, l’un des « neveux directs » de l’ex-président Henri Konan Bédié, d’être «pourvoyeur d’orpailleurs clandestins », lors d’une conférence de presse.

« S’agissant des activités d’orpaillage, nous  affirmons que l’un des neveux directs de M. Henri Konan Bédié du nom de  Koffi Goli, marié à une femme de nationalité Burkinabè et installé au  Burkina Faso se trouve être l’un des plus grands pourvoyeurs  d’orpailleurs clandestins à Daoukro (Est ivoirien) », a déclaré M.  Adjoumani.

Le porte-parole principal du Rhdp,  Kobenan Kouassi Adjoumani, a fait savoir que « ses relais à Daoukro,  notamment M. Kouadio Martin du village de Koutoukounou, dans la  sous-préfecture de Daoukro (ont fait que) ce village était colonisé par  plus de 2.000 orpailleurs ».

Grâce à la  gendarmerie, ajoutera-t-il, « le site qui servait d’orpaillage a été  déguerpi avec l’arrestation de 37 personnes » dont il ignore « si M.  Bédié a des parents parmi», mais M. Goli, son neveu, a tenté de libérer  et obtenir la réouverture du site auprès des autorités administratives  qui lui ont rappelé qu’il y avait une procédure légale à suivre pour  exercer cette activité.

La question de  l’orpaillage clandestin, un fléau en Côte d’Ivoire, a refait surface  après des propos de M. Bedie sur le sujet ainsi que du problème du  foncier rural et de la fraude sur la nationalité ivoirienne, alors qu’  il recevait le 5 juin 2019, à Daoukro, des partisans de son parti, en  provenance de Koumassi, dans l’Est d’Abidjan.

«  On fait venir des étrangers armés qui sont stationnés maintenant dans  beaucoup de villages » à travers l’orpaillage clandestin, « il faut que  nous réagissions pour que les Ivoiriens ne soient pas étrangers chez  eux, car actuellement on fait en sorte que l’Ivoirien soit étranger chez  lui. Mais les Ivoiriens n’accepteront jamais cela », a martelé M.  Bédié.

« Il faut simplement que nous soyons  conscients, car le moment venu, nous agirons, pour empêcher ce hold-up  sur la Côte d’Ivoire », a-t-il laissé entendre. En réaction, le RHDP a  condamné ces propos avec « la dernière énergie » les qualifiant de «  contrevérités, irresponsables, xénophobes ».

Décortiquant l’idée du chef du  Parti démocratique de Côte d’Ivoire  (Pdci, ex-allié au pouvoir), le porte-parole adjoint du Rhdp, Mamadou Touré a  souligné que « pour M. Bédié, ce qui est en jeu, ce sont les élections  présidentielles de 2020, or il apparait clairement que le Pdci ne peut  pas gagner les élections en 2020, alors ces arguments visent à justifier  la posture qu’ils auront quand ils seront battus à plate couture».

En  outre, M. Mamadou Touré a fait observer que le chef de l’Etat a des  prérogatives et est compétent pour signer des décrets de naturalisation.  « Il peut donner la nationalité ivoirienne à qui il veut, or il s’avère  qu’ il aura été le président de la République qui aura le moins  naturalisé dans ce pays ».

Selon M. Kobenan  Adjoumani « le constat que le phénomène de l’orpaillage ne concerne pas  seulement les étrangers, mais aussi des ivoiriens et non des moindres  qui ont pieds et mains liés dans cette affaire ».

«  Ce que M. Bédié doit savoir, c’est que ses appels à la haine et à la  révolte sont constitutifs d’infractions prévues et punies par le code  pénal ivoirien. En effet, en excitant les citoyens à s’armer les uns  contre les autres, le président Bédié tombe sous le coup de l’article  158 alinéa 2 du code pénal », a-t-il poursuivi.

La  loi ivoirienne en la matière dispose que « Est puni de l’emprisonnement  à vie l’attentat dont le but est (…) d’exciter les citoyens ou les  habitants à s’armer contre l’autorité de l’Etat ou à s’armer les uns  contre les autres ». Cette loi a été adoptée en juillet 1995 alors que  M. Bédié était président de la République.

M.  Adjoumani a dit que M. Jean-Louis Billon, un cadre du PDCI, « a fait du  faux en annonçant » lors de sa conférence de presse, lundi que « ce sont  280 000 attestations d’identité qui ont été saisies alors qu’en réalité  il ne s’agissait que de 20 000 qui ont été interceptés ».

«  En effet, il ne s’agit pas de faux documents d’identité qui ont été  interceptés. Sur une commande de 250 000 imprimés de demande  d’attestation d’identité et de 250 000 imprimés d’attestation  d’identité, 20 000 devraient, compte tenu de l’urgence être acheminés  par la route pour éviter une rupture de ce document », a  expliqué M.  Adjoumani.

« Il se trouve que la société Impact Palmares (société de droit ivoirien), attributaire du marché,  dont le premier responsable de nationalité béninoise et par ailleurs,  Consul de la République de la Hongrie en Côte d’Ivoire, n’a pas  diligemment informé les autorités compétentes, afin de faciliter le  convoyage desdits documents », a mentionné M. Adjoumani.

Poursuivant,  il a toutefois noté que «  la police a saisi le procureur d’Aboisso  (sud-est) qui, informé de la situation, a ordonné la main levée, le 27  mai 2019 et lesdits documents ont pu être acheminés jusqu’à Abidjan,  sans ambages », avant d’ajouter que  «  les bordereaux de réception  attestent qu’il s’agit d’une opération régulière ».

AP/ls/APA