Le Recensement Général de la Population et de l'Habitat 2014 démarre lundi avec le recensement du Président Alassane Ouattara

  • 16/03/2014
  • Source : APA
La Côte d'Ivoire entame lundi sa quatrième opération de recensement général de sa population sur fond de "discorde", l'opposition estimant que ce processus est "inopportun".

Le ministre d'Etat ivoirien, ministre du plan et du développement, Dr Albert Toikeusse Mabri par ailleurs, Président du Comité national de recensement a annoncé, dimanche à Yamoussoukro, que le recensement général de la population et de l'habitat (RGPH 2014) démarre ce "lundi 17 mars avec le recensement du Président Alassane Ouattara à sa résidence à Cocody-Riviera Golf à 11h00".
 
Avant le Président Alassane Ouattara, le ministre d'Etat, ministre du plan et du développement, Albert Toikeusse Mabri se fera recenser à sa résidence à 8h00. Ensuite, l'équipe de recensement se déplacera à 10h00 à la résidence du Président de l'Assemblée nationale, Guillaume Kigbafori Soro, pour le même exercice. 
 
Le recensement du couple présidentiel sera suivi de celui du ministre d'Etat, ministre de l'intérieur et de la sécurité, Hamed Bakayoko, à la mi-journée.
 
M. Mabri a sensibilisé, samedi, les populations de Yamoussoukro rassemblées dans les locaux de la préfecture de la capitale politique et administrative ivoirienne, au lendemain du lancement à Bouaké de la campagne de mobilisation et de sensibilisation pour le RGPH 2014.
 
Après avoir invité le Préfet de région à "remodeler" le Comité local de recensement en y intégrant la chefferie traditionnelle, les religieux, la jeunesse et la gent féminine , Albert Toikeusse Mabri a expliqué la nécessité pour le pays d'avoir des "vrais" chiffres pour permettre une bonne planification. 
 
Au cours de cette campagne de sensibilisation, M. Mabri a invité l'opposition politique à "se joindre" au processus du RGPH 2014. "J'invite tous les responsables politiques à faire comme le Président Henri Konan Bédié qui s'est approprié le RGPH (...) ", a-t-il dit depuis Bouaké en ajoutant que "cette opération de recensement ne concerne pas un seul corps. C'est l'affaire de tous".
 
"J'invite tous les responsables politiques à nous soutenir, à nous accompagner. L'intérêt politique, c'est mieux servir ses concitoyens", a-t-il poursuivi. 
 
Le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de l'ancien Président Laurent Gbagbo a jugé à maintes reprises "inopportune" cette opération de recensement, y voyant une stratégie pour le pouvoir de préparer les prochaines joutes électorales. 
"Recensement général de la population, le régime Ouattara tente un passage en force", écrivait Notre Voie, le journal officiel du FPI dans son édition du jeudi 13 mars dernier.
 
Selon le ministre d'Etat, Albert Toikeusse Mabri, les partis politiques ivoiriens réticents vis-à-vis de cette opération "ont certainement des réserves mais je dis que ces réserves ne sont pas fondées aujourd'hui". 
 
"Le RGPH n'a rien à voir avec la révision de la liste électorale", a insisté Dr Albert Toikeusse Mabri, invitant encore "les politiques à se joindre à nous". 
 
Le coût, de cette opération de recensement plusieurs fois reportée, est estimé à 12,8 milliards de FCFA et compte dénombrer une population de 24 millions d'habitants.
 
L'opération de recensement général de la population qui aurait pu se dérouler depuis 2008, permettra ainsi aux partenaires au développement et aux autorités de mieux planifier les investissements dans le pays.
 
Les trois opérations de recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) en Côte d'Ivoire, se sont déroulées en 1975, 1988 et 1998.