Abidjan – Le secrétaire général du Rassemblement des républicains (RDR, parti au pouvoir), Amadou Soumahoro, félicite le président de la République pour "sa vision" et le gouvernement pour " son courage" après le transfèrement, samedi, du leader de la galaxie patriotique, Charles Blé Goudé, à la Cour pénale internationale, estimant que cette action n’entrave pas le processus de réconciliation nationale.
"Le RDR félicite le président de la République pour sa vision et le gouvernement pour son courage", a déclaré, mercredi à Abidjan, Amadou Soumahoro, invité du "Fauteuil blanc" du quotidien "Le Nouveau Réveil", soulignant que l’appel au boycott du processus de réconciliation lancé par le président du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Pascal Affi N’Guessan, suite à cette décision, ne prospérera pas.
"La réconciliation va se faire parce que les Ivoiriens veulent tourner la page. J’en suis sûr, le FPI va reprendre le train de la réconciliation", a-t-il assuré. Pour lui, "le seul cas de Blé Goudé ne doit pas cacher toutes les bonnes actions du gouvernement et son transfert ne sera pas un frein au processus de réconciliation".
Amadou Soumahoro estime que le gouvernement a donné les preuves de sa bonne volonté de voir avancer la réconciliation à travers la libération provisoire de "dizaines et de dizaines de cadres du FPI", le dégel de leurs comptes bancaires, les tournées "libres" d’Affi N’Guessan au cours desquelles "il insulte tout le monde".
La leçon qu’il veut voir retenir est celle de la responsabilité de chacun pour les actes qu’il pose, pour que "la réconciliation ne signifie pas impunité" et que "les victimes, blessés et martyrs qui réclament justice ne deviennent pas des bourreaux".
S'étonnant qu'il soit présenté aujourd'hui comme "un agneau bien aimé", il a dit que "Blé Goudé a transcendé tous les totems, a bouleversé toutes les valeurs humaines, est allé au-delà de ce que l’imagination peut accepter".
"Il est allé trop loin au point que même l’Onu l’avait interdit de sortie du pays", a-t-il rappelé, faisant noter que le Président Alassane Ouattara a autorisé son transfèrement parce que "mis à l’abri, en sécurité et dans de bonnes conditions", ses avocats et lui-même ont voulu "créer de la surenchère, s’adonner à de l’escroquerie morale avec ses photos, comme quand il s’était fait enchaîner sur un lit d’hôpital sous la présidence de Bédié".
"Le président a jugé plus sage qu’il aille à la Haye où il ne sera pas enchaîné, ne subira pas de traitement inhumain d’autant plus qu’il disait lui-même qu’il est prêt à aller à la CPI. Le président est à féliciter parce qu'il prouve son attachement à une justice neutre", a-t-il conclu.
Poursuivi pour crime contre l’humanité par la CPI, Charles Blé Goudé a été transféré dans la nuit de samedi à dimanche à la Haye où il a rejoint son mentor, Gbagbo Laurent.
Le Front populaire ivoirien a dit prendre acte de la rupture unilatérale du dialogue politique par le gouvernement, après ce transfèrement qu’il a qualifié d’"entrave grave à la réconciliation nationale" et invité ses militants à boycotter les activités de réconciliation menées par la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR).
Le "seul cas" du transfèrement de Blé Goudé à la Haye, "pas un frein au processus de réconciliation", (Amadou Soumahoro) - Photo à titre d'illustration