La Côte d'Ivoire veut se doter d'une chambre pour ses rois et chefs traditionnels.

  • 23/01/2014
  • Source : AFP
Le gouvernement ivoirien a annoncé sa volonté de se doter d'une chambre pour ses rois et chefs traditionnels, qui dans les villages du pays jouent le rôle de maires ou d'intermédiaires entre les citoyens et l'Etat, a-t-on appris jeudi de source officielle.

La projet de loi, voté mercredi soir en conseil des ministres, devra être ratifié en avril par l'assemblée nationale, a indiqué Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Poste à l'AFP.
 
En Côte d'Ivoire, "il n'y a pas de maires dans les villages, que dans les préfectures et les sous-préfectures. (Les rois et chefs traditionnels) jouent ce rôle ici. C'est un échelon administratif utile", explique-t-il.
 
"L'administration s'appuie sur eux pour régler des problèmes", relatifs notamment à la propriété des terres, aux cultures, etc, poursuit M. Koné. Un tel système était déjà en vigueur sous l'ère coloniale, note-t-il.
 
Le projet de loi reconnaît "un cadre légal plus affirmé aux rois et chefs traditionnels", d'après un communiqué du conseil des ministres. Aujourd'hui, ceux-ci sont déjà reconnus par arrêté préfectoral une fois désignés (par filiation ou vote) par leur communauté.
 
La chambre bientôt créée recevra "des moyens de l'Etat", observe le porte-parole du gouvernement. "Il appartiendra ensuite à ses membres de se rémunérer, de décider ce qu'ils font de la subvention de l'Etat", poursuit-il.
Une telle mesure peut être perçue comme électoraliste, alors qu'un scrutin présidentiel se tiendra en 2015, pour lequel l'actuel chef de l'Etat Alassane Ouattara a déjà annoncé sa candidature.
 
Bruno Koné parle plutôt d'un projet "discuté depuis des années", "mais qui n'avait jamais abouti", observant qu'auparavant, les soutiens aux rois et chefs se faisaient "par voie non officielle".
 
"C'est une très bonne nouvelle", s'est réjoui "sa majesté" Tchiffi Jean Gervais Zié, secrétaire général permanent du Forum des rois, sultans, princes et chefs traditionnels d'Afrique.
 
"Un roi ou un chef pauvre est dangereux pour sa propre société", a-t-il souligné, rappelant avoir fait de "la subvention à la chefferie son cheval de bataille".
 
Une Association des rois et chefs traditionnels de Côte d'Ivoire réunit déjà les douze rois, 11.800 chefs de village, 145 chefs de canton et de tribu que compte le pays. Cette organisation est dirigée par un "Conseil supérieur des rois et chefs traditionnels" composé de 21 membres.
 
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