Le chantier naval breton achève une commande en Côte d’Ivoire pour 40 unités de surveillance. Il livre d’autres vedettes pour la France et vise désormais les Emirats Arabes Unis. Il envisage un renforcement de ses fonds propres pour financer sa croissance.
Le chantier naval Ufast à Quimper ( Finistère) a décroché un gros contrat pour la construction de 40 bateaux de surveillance lagunaire et des patrouilleurs de 33 mètres de long pour la Côte d’Ivoire. Le marché serait de l’ordre de 22 millions d’euros, tous intervenants confondus, y compris la f ormation à la maintenance et à la conduite.
« Il nous reste à livrer deux patrouilleurs de 33 mètres de long », indique Virginie Monnier Fleury, la dirigeante de ce chantier naval qui met désormais le cap sur la Guinée, pays pour lequel il est prévu la livraison en 2015 « d’une vingtaine d’embarcations rapides de 12,5 mètres de long », continue-t-elle.
Elles sont toutes construites dans le chantier naval d’Ufast situé à Quimper, au port de Corniguel, au bord de la rivière maritime de l’Odet. Une extension de l’entreprise, désormais installée sur 6.000 mètres carrés couverts, a été inaugurée l’an dernier. Les contrats africains ont été décrochés par l’entreprise lorientaise Raidco Marine dont le dirigeant n’est autre que Jean-Michel Monnier, le mari de Virginie Monnier Fleury.
Ufast partage actuellement ses activités entre le continent africain et la France. Pour la Direction Générale de l’Armement, le chantier a déjà livré huit vedettes de surveillance portuaire en composite-carbone et 12 bateaux en aluminium de 11 mètres de long pour la Gendarmerie Nationale. D’autres projets sont en cours d’appel d’offre pour les militaires français. Passé de 7,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012 à 12 millions d’euros en 2013, Ufast terminera l’exercice en cours à un niveau équivalent à celui de l’année précédente.
Pour décrocher de nouveaux contrats et attaquer d’autres marchés, notamment aux Emirats Arabes Unis, Ufast travaille à de nouvelles carènes pour les bateaux d’interception. Elles permettront de stabiliser la plate-forme tout en atteignant des vitesses importantes. D’anciens militaires français ont intégré l’effectif d’Ufast et apportent leur expérience.
Le chantier se lancera l’an prochain dans la construction de vedettes rapides à base de composites mis en œuvre par infusion pour des marchés militaires, un procédé sophistiqué et plus écologique. Ufast entend aussi se développer dans le secteur professionnel civil. Le chantier proposera sa gamme de bateaux pneumatiques semi-rigides de 5 à 12 mètres de long aux pompiers, polices fluviales et capitaineries des ports de commerce ou de plaisance.
Financer la croissance
Enfin, un nouveau modèle de patrouilleur de 38 mètres de long,doté d’une importante autonomie de navigation, est en développement au bureau d’études d’Ufast. Ces projets réclament des moyens financiers importants pour le chantier. Il emploie 45 salariés permanents et peut monter à 70 collaborateurs, comme cela a été le cas en 2013, lors de pics de production.
Une augmentation des fonds propres, actuellement de 2 millions d’euros, est à l’étude. Jusqu’à présent, le chantier est totalement contrôlé par la dirigeante et son mari. Ils envisagent un apport supplémentaire de 2 millions d’euros ces prochains mois, si possible sans ouverture du capital. Des négociations avec leurs partenaires bancaires sont en cours. Chaque année, le chantier naval peut être amené à construire jusqu’à 60 bateaux différents.
Photo à titre d'illustration