La Coalition des Organisations de Lutte Contre le Cancer (COLCC) s'engage à éliminer le Cancer du Col de l’utérus en Côte d'Ivoire

  • 19/11/2021
  • Source : Autre Presse
Du 17 au 18 Novembre 2021, Les Associations actives dans la lutte contre le cancer du sein et du Col de l’utérus en Côte d’Ivoire se sont réunies au siège de l'Association Ivoirienne pour le bien-être familiale (AIBEF) dans la commune de Treichville autour du thème :" Ensemble pour l'élimination du Cancer du col de l'utérus en Côte d'Ivoire".

Booster les actions de terrain. Être dévoué pour combattre le cancer du col utérin, c’est le but poursuivi par la Coalition des organisations de lutte contre le cancer en Côte d’Ivoire (Colcc-ci).

« Notre objectif est de faire en sorte que le cancer cesse d’être une fatalité pour devenir une maladie évitable ou gérée dans la durée, par l’augmentation de l’espérance de vie des malades. Pour se faire, il serait judicieux de poursuivre notre  sensibilisation de proximité qui  constitue pour nous  l’une des stratégies majeures de cette coalition>>, a indiqué Maître Fatou Fadika, présidente de la Colcc-ci.

Les Panels, des ateliers et des conférences ont meublés cette journée mondiale de la lutte contre le cancer du col de l'utérus.

Cette maladie sexuellement transmissible est le deuxième cancer le plus fréquent chez les femmes africaines, selon le Centre international de recherche sur le cancer, une filiale de l’Organisation mondiale de la santé.

Poursuivant, la présidente a fait savoir qu'il est très important d’amplifier la sensibilisation de masse. ce qui  contribuera à toucher les populations dans les zones rurales où 80% des femmes n’ont pas accès aux informations sur cette maladie. Il s’agit, a-t-elle insisté, d’un axe important pour contrer l’ignorance qui constitue le premier facteur de développement du cancer du col de l'utérus chez la femme.

Sur les 119 284 femmes qui contractent le cancer du col de l’utérus chaque année en Afrique, 81 687 meurent de la maladie. Avec environ 372,2 millions de femmes âgées d’au moins 15 ans qui présentent le risque de développer cette pathologie en Afrique, certains scientifiques sont à l’œuvre pour mettre fin à cette épidémie.

« 90% des cas de cancer du col de l'utérus  peuvent être guéris si on diagnostique la maladie assez tôt. Avec un tel taux de chance de guérison, le cancer du col de l'utérus  ne devrait plus constituer un épouvantail pour les femmes. Mieux, l’on ne devrait plus permettre à cette pathologie d’emporter autant de vies comme c’est le cas notamment dans les pays pauvres », a-t-elle soutenu.

Nous sommes dans une moyenne de 27 à 30 nouveaux cas par an pour 100.000 femmes au niveau du cancer du col de l'utérus avec des chiffres similaires au niveau du cancer du sein. Nous avons une égale fréquence en Côte d'Ivoire, du cancer de l'utérus et du cancer du sein chez la femme.

En moyenne, 80 à 90 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués par mois en consultation dans le service de cancérologie du CHU de Treichville. Selon le Dr Adoubi Innocent, cancérologue, président de l'association ivoirienne de lutte contre le cancer, les spécialistes d'organes décèlent également d'autres cas en ville, et il n'est pas évident que le service puisse " absorber " tous les cancers diagnostiqués.

On parle souvent de paludisme et de Sida et pourtant, le cancer fait autant de ravage que ces maladies.     " On ne parle pas assez du cancer parce qu'il est méconnu. Il est méconnu aussi bien des populations que des autorités qui ne sont pas très informées de la situation actuelle du cancer ".

Dans les milieux défavorisés, les cancers que l'on rencontre sont liés aux infections. Chez la femme, notamment, c'est le cancer du col de l'utérus. Il se contracte également lors des rapports sexuels par le biais d'un virus, " le papilloma virus «, dont l'homme est porteur saint. Le développement de la maladie est lié à des facteurs favorisants : les traumatismes répétés, les accouchements nombreux, ainsi que des facteurs hygiéniques défavorables.

Le cancer de l'utérus est aussi le cancer de l'ignorance parce qu'il frappe la patiente qui ne va pas consulter systématiquement la sage- femme ou le gynécologue, et qui peut être victime d'une infection chronique liée à ce virus. Alors que des consultations périodiques avec des gestes précis pour l'inspection visuelle du col peuvent prévenir ce cancer dans 60 à 70 % des cas.

Pour clore, il est important de rappeler qu'il existe plus de 200 types de papillomavirus humain (PVH), dont 40 infectent les voies génitales et environ 14 sont associés au cancer.

 Tous les types de PVH ne causent pas le cancer. Le papillomavirus humain peut faire évoluer les cellules du col de l'utérus en cellules anormales. Ces cellules ont le potentiel de se transformer progressivement en cancer sur une période de 10 à 15 ans.

 

Josué Koffi