La Chine veut récupérer une «momie volée»

  • 23/03/2015
  • Source : Le Monde.fr avec AFP
La province de Fujian, dans le sud-est de la Chine, réclame que lui soit rendue la statue de Bouddha récemment exposée aux Pays-Bas et en Hongrie contenant les reliques d'un moine bouddhiste chinois mort au XIe ou au XIIe siècle. Fait exceptionnel, pratiquement toute l'enveloppe extérieure et le squelette sont momifiés.

Cette œuvre a été vénérée durant des siècles par les habitants de Yangchun, un village de la province, assurent les autorités locales chargées de la conservation du patrimoine, citées par l'agence Chine nouvelle. « Quand j'ai vu la photo (du scanner réalisé en 2014) aux actualités télévisées, j'ai immédiatement fait le rapprochement avec notre statue perdue » en 1995, a déclaré Lin Yongtuan, un agriculteur de Yangchun, au journal China Daily.

« PROPRIÉTÉ D'UN COLLECTIONNEUR NÉERLANDAIS »

Un temps exposée au Drents Museum aux Pays-Bas, la statue, réalisée il y a un millier d'années sous la dynastie des Song, a récemment été prêtée au Musée d'histoire naturelle de Budapest, également pour y être exposée avant d'être renvoyée aux Pays-Bas. Selon un porte-parole du Drents Museum cité par Chine nouvelle, la statue est la propriété d'un « collectionneur privé néerlandais qui l'a achetée légalement en 1996 ».

Dans le bouddhisme tibétain, les moines momifiés sont considérés comme des figures sacrées, s'étant élevés sur la voie de Bouddha après être allés tout au bout de l'ascèse et avoir vaincu tous les désirs terrestres. Ces moines parviennent à soumettre leur corps à un processus d'auto-momification, impliquant de ne plus se nourrir et culminant par une méditation jusqu'à la mort.

La Chine assure lutter avec une grande fermeté contre tout pillage de son patrimoine archéologique et religieux. Les autorités exigent régulièrement la restitution de certains objets selon elles volés, notamment les trésors disparus en 1860 lors de la mise à sac du palais d'été de Pékin.