L’UE veut aider la Côte d’Ivoire à lutter contre la migration illégale

  • 05/12/2015
  • Source : AFP
Le commissaire européen au Développement Neven Mimica, a affirmé vendredi à Abidjan que la politique de coopération de l’Union européenne va "cibler les racines de la migration illégale" qui pourrait affecter la Côte d’Ivoire.

"Nous voulons vraiment cibler les racines de la migration illégale mais aussi cibler celles du terrorisme, de la radicalisation et de l’extrémisme qui pourraient affecter la Côte d’Ivoire", a affirmé M. Mimica dans un entretien avec l’AFP.
 
Selon lui, l’absence "de croissance économique inclusive qui apporte de l’emploi aux populations", constitue "un terreau fertile pour les mouvements migratoires illégaux et aussi pour le recrutement par des réseaux terroristes".
 
"Nous voulons travailler avec la Côte d’Ivoire sur cet axe: développement-migration-lutte contre la radicalisation", a ajouté le Commissaire, évaluant à 1 milliard d’euros le programme de développement et de coopération entre l’EU et Abidjan de 2008 à 2020.
 
"La stabilité interne progresse, il faut maintenant se focaliser sur les menaces sécuritaires qui viennent de l’extérieur et qui menace la Côte d’Ivoire", a-t-il affirmé.
 
M. Mimica qui s’est entretenu avec le Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan, visitera samedi des projets financés par l’UE.
 
Vendredi dernier, 44 ressortissants ivoiriens bloqués en Libye après des tentatives de traversées de la Méditerranée pour gagner l’Europe, ont été évacués à Abidjan.
 
Face à la crise migratoire, les dirigeants africains doivent agir pour maintenir leur jeunesse sur leur sol, mais l’Europe doit davantage les aider, avait estimé en août dernier le président ivoirien Alassane Ouattara.
 
Première puissance économique d’Afrique de l’Ouest francophone, la Côte d’Ivoire a enregistré depuis 2011 des taux de croissance impressionnants: 10,7% en 2012, 9,2% en 2013, 8,5% en 2014 et 9,5% prévu en 2015.
 
Une croissance qui ne fait pas l’unanimité, les opposants et certains observateurs la jugeant moins inclusive. Longtemps concentrées dans le Nord, les attaques jihadistes au Mali voisin se sont étendues depuis le début de l’année vers le centre, puis à partir de juin dans le Sud, près des frontières ivoirienne et burkinabè.