''L ' Afrique est à la traîne en matière de lutte contre l'impunité‘', selon la Coalition ivoirienne pour la CPI

  • 25/02/2015
  • Source : APA
L’Afrique est à la traîne en matière de lutte contre l’impunité, a dénoncé Ali Ouattara, Président de la Coalition ivoirienne pour la Cour Pénale Internationale (CI CPI), mercredi, à l’ouverture de la 8ème conférence trimestrielle de sa structure, ayant pour thème ‘’lutte contre l’impunité et respect des immunités’’, en présence des représentants de l’Assemblée nationale et du ministère de la justice, des droits de l’homme et des libertés publiques.

Malgré les efforts faits, M. Ouattara a indiqué que l'Afrique est à la traîne en matière de lutte contre l'impunité ‘'tant au niveau de ses Etats qu'au niveau de ses institutions tant régionales que sous régionales''.
 
Rappelant l'approbation de l'expansion de la Cour Africaine de Justice et des Droits de l'Homme par l'Union africaine en juillet 2014, incluant ‘'les crimes de guerre, crimes contre l'humanité, le génocide (…), Ali Ouattara a déploré que la mesure ait épargne ‘'les chefs d'Etats et autres hauts représentants du gouvernement'' de poursuites durant leur mandat.
 
L'absence d'immunité pour ces personnalités, est, selon lui, inhérente à l'objectif du Statut de Rome sur la CPI qui est de ‘'traduire en justice les individus portant la responsabilité la plus lourde pour les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide'', a-t-il souligné.
 
‘'Contrairement à ce que pensent certaines personnes, la CPI vient à la rescousse des millions de victimes africaines qui sont laissées pour compte en leur apportant aide, justice, assistance, réconfort et réparations'', a affirmé M. Ouattara, dénonçant les critiques qui ‘'ne défendent que des personnalités, bourreaux de leur propre peuple faisant ainsi l'apologie de l'impunité''.
 
Toutefois, il s'est réjoui de la volonté des autorités ivoiriennes de lutter contre l'impunité à travers leurs instruments nationaux, en saluant ‘'la réforme du Code pénal et du Code de procédure pénale pour les rendre conforme au Statut de Rome de la CPI'' pour donner au pays ‘'la capacité juridique et la souveraineté judiciaire''.
 
Cependant, la CI CPI sollicite, du gouvernement ivoirien, le transfèrement de Mme Simone Gbagbo ‘'conformément à la demande de la Cour eu égard au fait que les charges à lui reprochées par l'Etat de Côte d'Ivoire ne sont pas les mêmes que celles de la CPI'', a expliqué Ali Ouattara.
 
La conférence trimestrielle de la CI CPI a pour objectif de contribuer à l'instauration d'un Etat de droit en Côte d'Ivoire et lutter contre l'impunité en Côte d'Ivoire et en Afrique. Pour la présente édition, trois sous-thèmes seront exposés par des experts venus de New-York, d'Arusha et issus de la Côte d'Ivoire.
 
  HS/ls/APA