Katiola : Un an de prison pour une exciseuse et sa complice

  • 26/03/2015
  • Source : Lebabi.net
A Katiola, la justice a condamné, ce mercredi, une mère et sa complice pour ‘’ complicité d’excision’’, après que celles-ci aient fait exciser une fillette de 4ans.

La mère, Hyndakinyou Coulibaly et sa complice, grande-mère de la fillette, Yah Coulibaly ont été condamnées à un an de prison ferme assorti d’une amende de 360 000F CFA  pour "complicité d’excision" dans le nord de la Côte d’Ivoire (421 Km au centre-nord d’Abidjan), où les condamnations de ce genre sont rares.
 
Les faits se sont déroulés le 11 mars. Ce jour-la, une dame arrivée à Sofana (sous -préfecture de Boniérédougou, environ 70 Km à l'Est de Katiola), a attesté aux deux femmes, détenir une autorisation pour exciser toutes les jeunes filles de la localité à raison de 2000 FCFA par personne. 
 
Après s'être laissées convaincre par la proposition de cette inconnue, Yah Coulibaly et Hyndakinyou Coulibaly acceptent de conduire la petite fille pour la faire exciser.
 
Prises en flagrant délit, les deux dames sont conduites à la gendarmerie avant leur comparution devant le tribunal de Katiola qui les a reconnus coupables de complicité de mutilations génitales féminines''.
 
Une autre mère, dont la fillette de 5 ans a été mutilée dans le même village, a été relaxée. Quant à l’exciseuse, qui a pris la fuite, elle fait l'objet de recherches ‘'actives'' par les autorités judiciaires.
 
L’excision est "une tradition", une "coutume", "on ne savait pas que c’était interdit par la loi", s’est défendue l’une des prévenues à la barre, demandant "pardon" et promettant de "ne plus jamais recommencer".
 
"C’est la deuxième fois que nous condamnons des exciseuses. Et pourtant le phénomène continue. C’est la sonnette d’alarme, la prochaine fois nous allons sévir", a menacé le procureur. En effet, la peine prononcée est la plus faible prévue par le système juridique ivoirien.
 
''Cette condamnation, la deuxième du genre au tribunal de Katiola, permettra sans doute, de réduire le phénomène de l'excision dans la région'' a déclaré, à la fin du procès, Mme Bomisso, présidente nationale de l'ONG Ois-Afrique (Organisation pour le droit et la solidarité en Afrique).
 
Neuf femmes avaient été condamnées en juillet 2012 à Katiola à un an de prison pour l’excision d’une trentaine de fillettes, à l’issue du premier procès d’exciseuses dans le pays.
 
La pratique de l’excision perdure en Côte d’Ivoire, où elle touche environ 38% des femmes, un pourcentage stable, selon l’Unicef.
 
En octobre dernier Le tribunal de Bouaké (centre) avait condamné un père à un an de prison pour avoir voulu marier sa fille de 11 ans à un cousin, pour le premier procès du genre dans un pays où 12% des filles sont mariées avant leurs 15 ans, selon l’Unicef.