Interview exclusive de Jérémy Hodara,Co-DG de Rocket Internet et Co-CEO de AIH (éditeur des sites internet jumia.ci, kaymu, jovago, lamudi et carmudi)

  • 11/08/2014
  • Source : Lebabi.net
Jérémy Hodara, Co-DG de Rocket Internet et Co-CEO de Afrique Internet Holding était de passage à Abidjan la semaine dernière. Lebabi.net l’a rencontré lors de son séjour pour une interview exclusive.

Lebabi.net : Bonjour M. Hodara, vous êtes de passage à Abidjan. Pourrions-nous connaitre les raisons de votre bref séjour en terre Ivoirienne ?

Jérémy Hodara : J’essaie de me tenir au courant de ce qui se passe dans tous les pays où nous sommes présents. En Côte d’Ivoire, nous avons JUMIA, Carmudi, Lamudi, Kaymu, Hellofood et Jovago, donc il y a beaucoup de choses à voir !

 Comment se portent vos Start up en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire ?
Nous sommes déjà présents dans 23 pays sur le continent. Nous sommes très satisfaits des résultats que nous avons obtenus avec nos start ups en Côte d’Ivoire ces derniers mois : nous attirons de plus en plus de clients, et nous avons lancé quelques initiatives qui ont eu un grand impact, tels que les marketplaces de Jumia et Kaymu, qui aident les PME à vendre leurs produits en ligne.
 
Vous avez déclaré que Jumia.ci n’est plus une Start up. Devons-nous comprendre par là que Jumia.ci a su s’implanter en Côte d’Ivoire et fait maintenant des profits ?
La marque Jumia est maintenant très connue en Côte d’Ivoire et occupe une place de leader sur le marché de détail ivoirien. Quoique nous ne soyons plus une start up, nous n’avons pas cessé de croître. Même après un an, nous atteignons une croissance d’environ 10% par mois, et nous prévoyons que dans la prochaine année notre taille va au moins doubler.
 
Pensez-vous que l’avènement de Jumia.ci a contribué à améliorer le e-commerce en Côte d’Ivoire ?
Sans aucun doute. Au début, les gens ne savaient pas vraiment comment cela marchait et n’avaient pas confiance en le paiement en ligne. Nous avons dû beaucoup travailler pour que les ivoiriens fassent confiance à Jumia, mais cela a valu la peine parce que maintenant les gens savent que le e-commerce est un système efficace et pratique, et ils font de plus en plus d’achats en ligne.
 
Pouvons-nous avoir quelques chiffres clés ?
Nous sommes toujours en pleine croissance, donc les chiffres perdent rapidement leur sens. En ce qui concerne Côte d’Ivoire, je peux vous donner quelques chiffres sur Jumia, notre plus grande entreprise. Après seulement un an, le marché en ligne propose maintenant une sélection de près de 50,000 articles et a créé plus de 200 emplois si nous comptons tout l’écosystème impliqué – c’est-à-dire non seulement nos employés proprement dits, mais aussi notre réseau de logisticiens, fournisseurs etc.
 
Avez-vous d’autre Start up en cours de développement en Côte d’Ivoire ?
Nous cherchons toujours à étendre notre réseau, avec plus d’entreprises dans plus de pays. Cependant, notre priorité en ce moment doit être de rester ou de devenir le leader du marché avec toutes nos sociétés, et de continuer à satisfaire nos clients.
 
Pourquoi avez-vous décidé d'attaquer des secteurs comme l'Immobilier avec Lamudi.ci et Automobile avec Carmudi.ci ?
Il existe une vraie demande pour des services tels que Lamudi et Carmudi en Côte d’Ivoire. La croissance de la classe moyenne veut dire que de plus en plus de gens veulent acheter une voiture ou des biens immobiliers, et nous nous efforçons de rendre le processus plus rapide, plus facile et plus pratique. 
 
Que pensez-vous de l'environnement des affaires en général en Côte d'Ivoire ?
Il y a du positif et du négatif. Le taux de pénétration internet est faible, ce qui pose des problèmes pour des entreprises internet telles que les nôtres ! C’est un obstacle qui existe un peu partout en Afrique, mais qui devient moins grand grâce à la croissance rapide de l’accès a internet. D’autre part, de plus en plus de gens possèdent un revenu disponible, ce qui favorise le commerce, et cette croissance encourage les investissements dans le pays.
 
Votre mot de fin
Je suis très fier de ce que nous avons fait en Côte d’Ivoire cette année, mais ce n’est que le début pour nous. Nous avons beaucoup de projets d’avenir que nous estimons pouvoir avoir un grand impact sur le commerce et sur la culture en ligne du pays.

APR/LBB