Contacté par 5minutesinfos.net, depuis son lieu de résidence en France, le président du Parti Ecologique Ivoirien-PEI, Edmond Edouard Ngouan, passées quelques tentatives de conquête du pouvoir d’Abidjan, à en mire 2015. Selon l’homme, la vie de la nation ivoirienne ne saurait être assujettie à la vie d’un individu ou d’un groupe. Planchant sur le réchauffement climatique qui menace la planète, il clame que l’avenir des nations se trouve entre les mains du peuple…
Les sommets mondiaux portant sur le réchauffement climatique, se multiplient. Mais ils semblent tous non opérationnels pour une réponse devant le phénomène. Qu’est-ce qui explique selon vous, monsieur Edmond Edouard N’gouan, président du Parti Ecologie Ivoirien, cette impuissance ?
L’égoïsme des nations. Le manque d’entente entre pays pauvres et pays riches, surtout que les pays riches s’adonnent sans consulter les pays pauvres, à la préparation des négociations et en leurs faveurs. Donc manque d’égalité et d’équité entre nations sur ce domaine si important et à la fois fragile. Les pays riches qui polluent le plus, doivent immédiatement agir. Ils ne se l’imposent pas pour sauvegarder leurs privilèges et richesses. Ils n’envisagent pas une politique juste de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, mais ils imposent aux pays polluant, peu. Donc aux pays pauvres, d’agir.
Voila les incompréhensions. Ça, c’est le protocole de Kyoto. Concernant la conférence de Copenhague, l’échec est due au fait que rien n’a changé. Les acteurs se sont basés sur des estrades qui étaient la cause des échecs de Kyoto. Voila comment Copenhague aussi fut un échec.
Donc il ya à désespérer ?
Il faut pourtant espérer. Il y aura en 2015, une conférence de l’ONU sur le climat en France. La communauté internationale a commencé à la préparer à Varsovie. Nous espérons que quelque chose de bien en sortira au vu des échecs passés. Et puis, l’écologie évolue dans les mentalités.
L’homme peut-il freiner le réchauffement climatique ?
C’est possible de limiter le réchauffement climatique. Il faut limiter les gaz émis par les industries énergétiques. Revoir le transport et l’industrie automobile en les rendant propres. C’est techniquement possible. Il faut y mettre de la volonté. Il y a l’agriculture avec son lot de pesticides et de déforestation qu’il faudra gérer. Il faut aussi arrêter de polluer les océans et cours d’eaux, en réduisant la pèche intempestive tout en gérant au mieux nos ordures ménagères et industrielles.
C’est l’homme qui est responsable du réchauffement climatique, donc c’est à l’homme, par une prise de conscience générale, d’avoir les bons gestes et la bonne politique écologique. Nous devons nécessairement faire des efforts. Certes, les économies des pays seront très touchées mais cela en vaut la peine si nous tachons de nous y adapter.
Les écologistes sont-ils de plus en plus ou de moins en moins écoutés sur la question de la sauvegarde de la planète ?
Je pense que les écologistes sont de plus en plus écoutés. Il n’y a qu’à voir l’intérêt des populations et des politiques sur la question et surtout les différentes rencontres dont celle qui aura lieu en 2015 en France. Les politiques sont un peu à la traine à cause de leurs économies, à cause des différentes crises financières qui frappent le monde. Les peuples et les sociétés se sont saisis. Le réchauffement climatique frappe plus les zones des iles du caraïbe comme du pacifique, les zones arides où il y a la montée du désert comme les zones anciennement non inondables. Tous les pays et les continents le subissent.
Comment fonctionnent au plan mondial les écologistes ?
Ils s’organisent. Il y a une coordination entre les écologistes politiques, les associations écologiques de toutes natures et les scientifiques. C’est d’ailleurs pourquoi les informations sur l’écologie, les informations sur le mal que vit l’homme par sa destruction de la nature se propage vite. Les medias aujourd’hui concernés par l’écologie jouent un grand rôle. Dans tous les pays du monde maintenant, il y a au moins, une association écologiste.
L’on attend souvent dire que l’avenir de la planète se trouve entre les mains écologistes. Est-ce, une vue juste ?
Non, ce n’est pas juste. Les écologistes ne font pas le monde et ne sont pas le monde. Ils contribuent par leur spécialisation à la prise de conscience de la sauvegarde de notre terre à partir de tout ce qui la compose. Ils étudient, surveillent et informent la population. Ils s’organisent à devenir des décideurs afin de mieux mettre en pratique leurs idées. Mais l’avenir de la planète se trouve dans les mains de tous terriens et plus particulièrement de ceux que nous choisissons ou saurons désormais choisir comme décideurs.
Quelle est l’implication des écologistes africains, dans la recherche des solutions, face aux catastrophes humaines et environnementales que vit l’Afrique ?
L’Afrique a toujours laissé l’occident décider pour elle. Peut-être à cause de la pauvreté, du manque d’infrastructures véritables de recherches. Ou au déficit de sources d’informations, du manque de connaissance ou de maitrise de la doctrine. Mais elle s’implique tout de même, aujourd’hui. La jeunesse africaine a pris en main l’écologie sauf que, la notoriété politique africaine freine les avancées.
Il faut reconnaitre que les choses bougent avec l’apparition d’organisations internationales écologiques de toutes tendances, même si elles sont pratiquement non fonctionnelles. On assiste à l’éclosion de partis politiques et autres ONG écologistes dans tous nos pays. Le manque de démocratie véritable crée des stagnations, surtout aussi, que nos politiques ne s’avent pas s’allier les écologues africains. Cela ne nous empêche pas d’insister.
L’on vous a personnellement annoncé à la dernière élection présidentielle ivoirienne en tant que candidat, puis à la dernier minute vous n’avez pas déclarez votre candidature. Que s’est-il passé ?
Nous étions dans une période de tension qui faisait que nous n’espérions pas une élection juste. Aller pour se faire voir et rien que pour se faire voir n’était non plus ce que nous voulions. Encore qu’en politique, rien ne sert à courir, qu’il faut savoir aller au pas. Le mieux fut de rester observateur.
Concernant les législatives, nous étions dans une léthargie sous le coup de la crise. Nous reconnaissons ne pas nous être préparés. Aux municipales, nous étions prêts. Notre stratégie était de faire un très bon essaie dans une grande commune. La phase une était notre propre candidature et en cas de problème, aller dans les listes indépendantes. Vu que sur les cinquante personnes qui composaient notre liste, neuf n’étaient pas à jour. Nous avons préféré nous introduire dans quelques listes indépendantes.
Croyez-vous que le discours d’un parti écologique peut être audible en Côte d’Ivoire qui vit au rythme de blocs politiques ?
Alors, c’est que vous ne connaissez pas la jeunesse ivoirienne avide d’évolution et d’apprentissage. La crise l’a figée, mais elle a évolué, elle a muri. La jeunesse veut un véritable changement. Elle n’appartient à aucun groupe. C’est une jeunesse aux idées évoluées qu’on ne peut plus enfermer. Avec les intellectuels et la jeunesse, les écologistes n’auront pas de problèmes. Le problème, c’est le peuple profond. C’est là où le travail sera intense.
D’aucun et principalement les sympathisants de l’ex-chef d’Etat ivoirien détenu à la CPI, pensent que la réconciliation en Côte d’Ivoire sera impossible sans sa libération. Est-ce votre avis, au parti écologique?
Le peuple ne peut rester indéfiniment divisé. C’est mettre ainsi en danger l’avenir du pays. Surtout l’avenir des enfants nés aujourd’hui, à naitre et ceux déjà vivants qui serait hypothéqué. Surtout que ceux qui demandent de bloquer le pays, eux ont une paie et ils mangent. La Côte d’Ivoire ne peut stagner, et rester en dernier avec les pays en concurrence.
Je suis certain que le président Gbagbo lui-même n’aimerait pas cela. Nous au Parti Ecologique Ivoirien, disons que le pays n’appartient ni à Gbagbo, ni à Ouattara, ni à Bédié, ou à qui que ce soit, mais au peuple. Le pays a survécu au père Houphouët-Boigny. Il survivra à tous ceux-là ! Nous ne pouvons freiner le pays, bloquer des avenirs, des promesses, des ambitions et stopper l’avenir des enfants scolarisés actuellement, pour un individu.
Nous ne pouvons propager le sale présent à l’avenir. Nous n’en n’avons aucun droit par apport à l’avenir, notre nation. Les maux ont été créés, nous devons tous aujourd’hui nous mettre en œuvre dès l’instant pour chercher les voies et recours pour ne pas que ce qui est arrivé recommence.
Les négociations peuvent se faire avec le développement. Aucun pays ne peut être stoppé. C’est aussi vrai qu’au Parti écologique ivoirien, nous souhaitons le pardon, c’est africain ça ! Nous souhaitons la libération de tous les prisonniers politique. La paix véritable des cœurs reviendrait et la réconciliation vraie aussi.
Pensez-vous que l’approche ou vision du pouvoir d’Abidjan avec une Côte d’Ivoire pays émergent horizon 2020 est une réalité ou une utopie ?
Pourquoi serait-ce une utopie si c’est un but fixé? Pour le pays, espérons que ça marche. Sinon attendons de voir avant de se prononcer ou de juger.
Serez-vous présents en 2015 pour les présidentielles ?
Avant la date, nous avons des priorités. Nous nous préparons. Le moment n’est pas encore venu de se proclamer. Espérons !
Que pensez-vous du gouvernement actuel ?
C’est un gouvernement qui essaie de s’en sortir tant mieux que mal, après une crise. Ce que j’apprécie, c’est que sur le plan écologique, Abidjan est devenu un peu propre. Sur le plan des infrastructures, ils sont en train de réussir le troisième pont et d’autres routes pensées par Bédié, tracées par Gbagbo, mais réellement en action par Ouattara. Sur le plan créatif d’emplois, là, c’est un échec que je constate et l’insécurité trop criante. Mais chaque fois qu’un peu est apporté à mon pays, je suis content. Chacun fera la continuité.
Interview réalisée par
HERVE MAKRE
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Interview/ Edmond Edourard Ngouan, pdt du Parti Ecologique Ivoirien : «La Côte d’Ivoire n’appartient ni à Gbagbo, ni à Bédié, ni à Ouattara, mais au peuple…» - Photo à titre d'illustration