Internet : Les enfants ont leur moteur de recherche

  • 05/12/2015
  • Source : leparisien.fr
Qwant Junior, utilisé depuis vendredi dans les écoles, offre un accès contrôlé à la Toile pour les 6-13 ans. Il est aussi accessible par le grand public.

« Bataclan ». Lorsqu'on tape ce mot-clé de l'actualité sombre des trois dernières semaines dans Qwant Junior, la déclinaison pour enfants du moteur de recherche français Qwant — créé en 2013 —, aucune photo ni liens choquants n'apparaissent à l'écran.

Juste des résultats qui renvoient vers... le contrôle parental ! Il en ira de même si votre enfant de 7 ans — à cet âge-là, on passe en moyenne cinq heures trente par semaine sur la Toile — écrit « Syrie » ou « décapitation ». Les premiers à bénéficier de ce filtre sont depuis hier les écoliers et les collégiens scolarisés dans un établissement connecté, dans le cadre du programme numérique de l'Education nationale, soit 70 000 élèves et leurs 8 000 enseignants.

Un système de liste blanche et de liste noire

« On privilégie les contenus pédagogiques, en écartant les sites commerciaux. Ce moteur fonctionne sur un système de liste blanche et de liste noire. La liste blanche comprend plus d'un million de sites à visée éducative. La liste noire contient 4 millions de sites : en gros, tout ce qui concerne les drogues, la violence ou la pornographie », décrypte Eric Léandri, directeur général de Qwant. Cette liste est fondée sur un répertoire de sites à proscrire pour les 6-13 ans établie par l'université de Toulouse-1. « Sur les moteurs de recherche classiques, il existe des filtrages efficaces mais que les enfants peuvent désactiver. Ce n'est pas le cas pour Qwant Junior. Les écoliers et collégiens doivent être protégés de contenus inappropriés ou illégaux depuis 2004 », rappelle la direction numérique du ministère.

Une précaution rendue d'autant plus nécessaire après les attentats du 13 novembre. Qwant Junior existe dans deux versions : Junior.qwant.com, destinée aux professeurs et aux élèves, sur laquelle on se connecte avec un code, et Qwantjunior.com qui est accessible gratuitement au grand public. « On ne gagne pas un centime avec ce projet. C'est du marketing éthique, une façon de montrer notre savoir-faire », souligne Eric Léandri.

« Le moteur de recherche de Qwant mis au point avec l'Education nationale permet de réaliser une initiation des élèves à l'information avec des connexions anonymes et contrôlées par des enseignants ou les responsables légaux de l'enfant », se félicite le ministère. Une initiative française qui coupe l'herbe sous le pied du géant américain Google : celui-ci n'a jamais lancé son projet Google Kids.