Interdiction des produits éclaircissants: Pourquoi la Côte d'Ivoire doit suivre l'exemple du Rwanda

  • 12/01/2019
  • Source : L'Inter
La dépigmentation volontaire de la peau est une pratique qui tend à se généraliser en Afrique noire.

Cette pratique a plusieurs appellations selon les pays. Le site www.SciDev.net en donne quelques unes, à savoir "khessal" au Sénégal, "bojou" au Bénin, "tchatcho" au Mali, "akonti" au Togo, "dorot" au Niger, "décapage" ou "maquillage" au Cameroun, "kobwakana" dans les deux Congo ou encore "kopakola" au Gabon.En Côte d'Ivoire, c'est ''Tcha '' ou 'tchatcholi''. Les techniques de dépigmentation utilisées sont fonction de la nature des produits. Des femmes addictives ont rapporté qu'elles appliquent directement sur la peau la crème, le lait de beauté, le savon de toilette, etc, contenant des agents éclaircissants, pour la forme cutanée. La forme intraveineuse se fait par injection des produits contenant des corticoïdes à l'aide de seringues dans l’organisme.                                                                                    

Les corticoïdes et les dérivés mercuriels font également partie des substances les plus utilisées pour la dépigmentation, normalement interdits d’usage dans les produits cosmétiques, en vertu de la directive 76/768/CEE de l’Union européenne sur les produits cosmétiques. Certains contiennent malheureusement "l’hydroquinone'', qui selon des spécialistes, n’est autorisée dans les produits cosmétiques que dans les préparations pour ongles artificiels, à la concentration maximale de 0,02% (après mélange) pour un usage professionnel uniquement".

Ces produits dangereux ont des conséquences sur la peau et la santé générale des personnes qui la pratiquent. Ils sont à l’origine d’une grosse proportion des dermatoses, tumeurs, cancers et autres maladies de la peau dans les pays à grosse consommation. C'est en cela qu'il faut saluer Paul Kagame, président du Rwanda et son administration pour leur combat contre les produits éclaircissants toxiques, avec une volonté affichée de retirer le blanchiment de la peau des habitudes cosmétiques des rwandais. Le site d'information la ''Nouvelle tribune'' révèle que le président Rwandais a sommé la police, le ministère de la Santé, et les services sociaux de son pays à mettre un terme à la pratique du blanchiment de la peau au sein de sa population. Cette campagne de sensibilisation qui a débuté fin novembre dernier, va consister au retrait du commerce, toutes les gammes de produits cosmétiques contenant des substances éclaircissantes mais avérées hautement cancérigènes comme l’hydroquinone ou le mercure...