Insécurité : Chaude journée hier au camp de la BAE de Yopougon

  • 23/10/2013
  • Source : L'Inter
Il y a eu plus de peur que de mal. Tôt le matin hier mardi 22 octobre 2013, les populations de Yopougon, non loin du CHU, ont été surprises par des tirs nourris au camp de la Brigade anti-émeute (BAE). Très vite, la panique a provoqué une débandade généralisée.

 A l'origine de ces tirs, un problème d'insubordination. Selon une source d'information au camp, un chef aurait demandé à un élément de monter la garde. Refus catégorique de celui-ci, qui fait savoir qu'il ne reconnaît pas son autorité. Des éclats de voix fusent. Se sentant vexé, le chef tente de ramener à l'ordre l'élément indiscipliné. Ce dernier se replie pour avertir son groupe. Sur sa lancée, il libère des coups de feu en l'air, comme pour dire sa détermination à tenir tête à son chef. Celui-ci réplique aussi par des tirs. S'ensuivent alors des échanges de coup de feu entre factions en conflit, traumatisant les populations riveraines.
 
Il faut souligner que ce camp de la BAE regorge d'anciens combattants appartenant à différents groupes militaires qui se sont illustrés pendant la crise post-électorale. Conséquence : plusieurs chefs se disputent le commandement du camp, donnant lieu à un désordre dans le fonctionnement de la caserne. Les éléments refusent, en effet, de se soumettre à un commandement unique. C'est dans ce conflit latent qu'est survenu l'événement d'hier. L'élément, qui a désobéi au chef, appartiendrait à une faction opposée.
 
A en croire des sources, son groupe et celui du chef qui a donné l'ordre se sont tiré dessus parce qu'ils se guettaient depuis quelque temps. Ceux qui n'avaient pas d'armes ont pris la poudre d'escampette, se réfugiant dans la broussaille environnante, le temps que le calme revienne. Alerté, le Commandant en second du Centre de commandement des décisions opérationnelles (CCDO), Issiaka Ouattara alias Wattao est intervenu promptement.
 
Dans le camp, il met de l'ordre et réussit à rassembler tous les occupants à qui il tient un langage de vérité. « La rébellion est finie. Nous sommes désormais dans un État de droit et à la BAE, il n'y a pas deux chefs. Le seul qui a été désigné est le Capitaine Grumman », a-t-il lancé, non sans avertir les militaires en ces termes : « celui qui n'a pas compris que nous sommes dans un processus de normalisation et qu'il ne faut pas agir de la sorte nous trouvera sur son chemin ».
 
Pour le Commandant Wattao, les actes posés par les militaires ne sont pas de nature à favoriser le retour des investisseurs. Car, a-t-il indiqué, c'est l'investissement qui crée des richesses qui pourront permettre à l’État d'aider les ex-combattants. « Si vous vous comportez de la sorte, c'est parce que vous manquez de formation. Vous retournerez à la formation commune de base (FCB). Ne continuez pas à traumatiser les populations », a-t-il soutenu. Les échanges de tirs, faut-il le rappeler, n'ont occasionné, ni mort ni blessé.
 
 Y.DOUMBIA