Immigration clandestine : Certains passeurs réclament des rançons aux familles des "aventuriers"

  • 04/07/2016
  • Source : Lebabi.net
Certains passeurs rentrent en contact avec les parents des « aventuriers » pour leur réclamer des rançons, a-t-on appris, jeudi, auprès du Directeur Général des ivoiriens de l’extérieur (DGIE), Issiaka Konaté.

Or l’Etat ne peux se résoudre à payer de telles rançons qui vont sans nul doute continuer de financer le terrorisme international contre lequel le président Alassane Ouattara  s’est fortement engagé depuis l’attentat terroriste de Grand-Bassam.
 
Il a ensuite révélé que 869 ivoiriens en situation irrégulières dans plusieurs pays ont été rapatriés par le gouvernement ivoirien.
 
Le DGIE qui animait une conférence débat organisée Fondation Frieidrich Naumann sur le thème « le phénomène de l’immigration des jeunes ivoiriens, quel impact sur l’émergence » a par ailleurs souligné que l’Etat n’était en rien responsable des procédures de rapatriement.
 
 « Nous avons constaté que le Gouvernement est constamment sollicité pour des cas d’immigration, il est donc  de notre devoir de sensibiliser les ivoiriens sur les risques liés à l’immigration clandestine» a-t-il soutenu, annonçant par la même occasion des programmes de sensibilisation dans plusieurs villes du pays réputées pour abriter des passeurs, afin de donner la bonne information aux jeunes.
 
Il a par ailleurs invité les jeunes à utiliser les voies légales d’obtention de visa qui existent car ces derniers risquent leur vie lors de ces périples.
En effet, monnayant souvent près d’un million, les passeurs des voyageurs clandestins mettent à leur disposition une barque de fortune qui très souvent chavire en plein milieu de la mer.
 
Nous apprenons également qu’après avoir mis à l’eau des centaines de voyageurs, certains passeurs appellent eux-mêmes les secours maritimes qui n’ont d’autres choix que de venir en aide à un bateau en détresse. 
 
M. Konaté a aussi déploré le fait qu’aujourd’hui, « ce sont des personnes peu instruites qui prennent le chemin de l’aventure », ce qui selon lui entraine un vide dans les travaux champêtres. La pénurie récente de l’attiéké en ait une cause palpable.
 
Comme solution, il propose de diversifier l’aide aux jeunes et ne pas se contenter « de leur distribuer de l’argent ». Les jeunes peuvent également s’associer afin de mettre sur pied des projets plus viables.
 
Il faut également l’implication des collectivités locales et l’orientation des aides du ministère en charge des jeunes afin de ne pas léser certaines régions du pays.
 
Selon lui, les populations doivent être courageuses et faire remonter les informations concernant les réseaux de passeurs ou d’organisateurs de voyages clandestins au Ministère d’Etat, ministère de l’Intérieur et de la sécurité.
 
« Les jeunes doivent chercher un emploi, mais pas toujours celui qui équivaut à leur diplômes, afin se faire la main » a-t-il exhorté. 
 
Avant lui, le Président de l’Ong SOS Exclusion, M. Sinaly Traoré s’est dit écœuré du fait qu’en Côte d’Ivoire, la ville de Daloa soit réputée pour servir de lieu de départ de ces voyages clandestins qui transitent par des pays frontaliers. 

Quant à l’ambassadeur de l’Allemagne, Claus Bernard Auer, il a souligné que l’occident n’est pas synonyme de bonheur et les migrants sont souvent plus malheureux à leur arrivée qu’en Afrique, invitant les jeunes à ne pas se laisser leurrer par les photos sur les réseaux sociaux.
 
Un récent rapport de Frontex, l’agence de protection des côtes européennes indique que 354 ivoiriens auraient franchi les côtes italiennes au cours du dernier semestre de 2016. 
Notons que la rencontre de été organisée dans le cadre de la tribune d’échange les « Jeudis Libéraux » de la Fondation en collaboration avec l’ONG SOS Exclusion et REDHG (Réseau des éducateurs des droits de l’homme et du genre) dans le but de sensibiliser la jeunesse ivoirienne sur les dangers de l’immigration clandestine.
 
Ahopol