«Il n'y a pas de crise au Burida... » (Noël Dourey, auteur-compositeur)

  • 24/07/2019
  • Source : APA
L'auteur-compositeur Noël Dourey, Président du conseil d'administration (PCA) du Palais de la Culture d'Abidjan, estime que la crise qui secoue le Bureau ivoirien des droits d'auteur (BURIDA) suite à la suspension des organes dirigeants par le ministre de la culture et de la Francophonie, Maurice Bandama, consécutivement à un audit de l'Inspection générale d'Etat (IGE), n'en est pas une.

Dans un entretien accordé, mardi, à APA, l'artiste explique qu'il se passe plutôt «quelques incompréhensions »  tendant à « mettre en péril  la cohésion au niveau des artistes et même la survie de notre fleuron » qu'est le Burida où « des sociétaires arc-boutent  pour se maintenir et militent pour que  les élections n’aient pas lieu ».

« Ecoutez, quand vous prenez une maison qui a commencé avec 600 000 000 FCFA et qui est aujourd'hui à 4 milliards FCFA mais la crise se situe où ? Il n’y a pas de crise », tranche-t-il.

« Vous savez que le Burida à l’heure actuelle est une véritable perle, parce qu'il occupe le troisième rang africain même si le Portugal et l’Espagne ne font pas partie de l’Afrique, mais dans le classement on dirait que le Burida les supplante. Donc il y a, juste quelques incompréhensions », fait-il, remarquer, soulignant que « le ministre a bien fait de suspendre le président du conseil d’administration et la directrice générale ».

Pour l'artiste-compositeur, « de point de vue structurel, nous étions entrés dans une phase de défiance d’autorité, dans une phase de négation même de nos valeurs ». Or, poursuit M.  Dourey, «un artiste ou un créateur, c’est celui qui prône la paix, le vivre ensemble et donc ces valeurs-là, nous étions même en train de les fouler aux pieds au point de ne plus reconnaître les artistes ».

« Dans son souci de procéder à l'accalmie, le ministre Maurice Bandama a interpellé les uns et les autres et suspendu les organes en question. C’était nécessaire, c’était important, dans le pays où tout le monde se réclame d’Houphouët, qui nous rappelait toujours qu'entre le désordre et l’injustice, il préfère l’injustice au désordre parce que l’injustice on peut la réparer », soutient le Pca du palais de la Culture d'Abidjan.

Pour l'artiste, cette interpellation doit «nous amener à rentrer en nous-mêmes pour dire quel que soit  l’opinion qu’on puisse avoir engendré par nos positons, il est bon que nous puissions préserver la paix, la paix entre nous et d’ailleurs je me propose les jours qui arrivent pour convoquer une réunion importante » pour « ébaucher des pistes » en vue de respecter le calendrier de renouvellement des instances du Burida.

« Partout où l’on pense qu’on peut remettre les choses à l’endroit, partout où on pense qu’il y’a matière à discuter pour aplanir les problèmes, il faut se concerter et donc c’est pourquoi le ministre a proposé des journées de concertation et qui ont été acceptées par tous », indique Noël Dourey.

Sur la question des conclusions de l'audit du Burida commandité par l'Inspection générale d'Etat, M. Dourey soutient que « l'audit est fait pour être remis au chef de l’Etat, au chef du gouvernement et à une moindre mesure au chef du département concerné. Un audit n’est pas fait pour être publié sur une place publique », ajoutant que « celui qui tire les conséquences d’un audit, c’est bien le décideur, c’est le président de la République".

« Le décideur exploite l’audit pour le renforcement des capacités, pour régulariser une situation, mais un audit n’est pas fait pour qu’on le lise ce n’est pas ça, ça ne s’est jamais fait », insiste-t-il.

Depuis août 2018, une guéguerre opposait la direction du BURIDA et certains de ses sociétaires qui reprochent à la directrice générale « sa mauvaise gestion ». Pour y mettre fin,  l’Inspection générale d’Etat a commandité un audit général.

Au terme de cette enquête confiée à l’un des plus grands cabinets d’audit implanté au pays, le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandama  a suspendu, il y a une semaine, le PCA Sylvain Séry et la directrice générale, Irène Viera.

HS/ls/APA