Guillaume Soro : « pas question de démissionner, Ouattara va régler la question »

  • 22/12/2015
  • Source : afriqueactualite.com
Face aux affaires, Guillaume Soro affirme sa sérénité à continuer sa mission à la tête du parlement. En même temps, il s’en remet à la décision du président Ouattara.

Le président du parlement ivoirien, Guillaume Soro s'est prononcé pour la première fois ce vendredi, devant les députés à l'occasion de la clôture de la deuxième session ordinaire de l'année sur l'actualité brulante dans son pays relative aux affaires d'écoutées téléphoniques et le mandat d'amener récemment délivré contre lui à Paris par la juge française, Sabine Kheris.

Guillaume Soro qui estime que cette affaire n'est qu'une cabale et un acharnement contre sa personne, soutient qu'il ne peut aucunement céder au risque d'ouvrir la boite à pandore de l'acharnement contre les dirigeants ivoiriens et partant de l'Afrique devant de cas similaires.

Jurisprudence

« En effet, si j'avais cédé, et permis que la Juge française perfore mon immunité, j'aurais créé là une jurisprudence, livrant du coup tous les officiels ivoiriens et africains éventuellement au même sort. Je suis fier d'avoir résisté pour mon pays et pour l'Afrique », a expliqué le chef de l'hémicycle. «Quel était le but recherché ? Juste m'humilier », a-t-il affirmé.

Mais le numéro 2 ivoirien qui affirme aussi sa ''sérénité face à ces épreuves'' tient à souligner qu'il a également une notion du droit lui permettant de discerner les procédures judiciaires en la matière.

« Moi qui dans mon pays ai été en prison la première fois à l'âge de 22 ans, puis quatre autres fois successivement. Et ce, du fait de mon militantisme syndical estudiantin. J'ai une expérience de la justice. (...) Lorsque la commission rogatoire internationale, conformément à la convention de coopération en matière de justice entre la République Fançaise et la République de Côte d'Ivoire du 24 avril 1961, me sera dûment notifiée, il reviendra au bureau de l'Assemblée nationale de statuer », a-t-il précisé, rappelant que ce n'est qu'à ce moment précis où son sort sera décidé par les députés. Une fois son immunité levée, que la justice entrant en action, lui, Soro répondra à une convocation.

Aussi souligne-t-il, c'est en ce moment-là que la juge française , s'il lui plaît d'assister au procès, sera la bienvenue à Abidjan où se déroulera le procès.

Chimères

Ces précisions faites devant l'ensemble des 252 députés et le corps diplomatique accrédité en Côte d'Ivoire, l'ex-patron de la rébellion du 19 septembre 2002, a répondu à la requête de l'opposition qui l'invite à prendre congé de la République afin de ne pas ternir son image par les scandales.

« Je suis un homme de mission. Je ne suis pas un homme de démission », a-t-il tranché.

Abordant la question des écoutes téléphoniques qu'il qualifie de ''pseudo-écoutes téléphoniques'', Guillaume Soro qui estime tout simplement que ce sont des ''chimères!'' dit qu'il s'aligne sans plus grand commentaire à la volonté du chef de l'Etat qui a décidé de prendre en main le dossier. "Avec lucidité et fermeté, le chef de l'Etat a tranché. Il ne me revient donc pas de faire vainement perdurer la polémique, même si j'ai été choqué au plus haut point d'être victime de l'une des pires campagnes de dénigrement et de calomnie jamais orchestrées contre ma personne et mon combat politique (...) Je m'aligne, en citoyen discipliné sur la volonté, l'orientation et les instructions du président de la République, garant des Institutions, qui, en homme d'Etat, a décidé de traiter personnellement, cette affaire avec les nouvelles autorités burkinabè élues », a-t-il conclu.