Grève à l’université de Cocody, hier: des enseignants délogés des amphithéâtres

  • 06/01/2015
  • Source : Notre Voie
Le préavis de grève déposé en décembre 2014 par la Coordination nationale des enseignants chercheurs (Cnec) est effectivement entré en vigueur hier. Malgré l’appel à la suspension du mot d’ordre de grève du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M Gnamien Konan.

Deux faits ont marqué la journée d’hier. L’agent comptable de l’université de Cocody, Mme Diallo a été chassé de son bureau et sommé d’aller se faire voir ailleurs. Les grévistes lui reprochent qu’ après ses demandes d’approvisionnement en fonds, au Trésor public, elle reste cloitrée dans son bureau au lieu d’aller au Trésor public « se battre » comme tous les agents comptables pour avoir des fonds pour l’Epn qu’est l’université de Cocody. 
 
Le second fait marquant de la grève, c’est que des enseignants sont allés déloger leurs collèges en plein cours, dans plusieurs Ufr dont notamment celles des sciences économiques et de gestion, des sciences juridiques. D’autres enseignants ont fait des piquets de grève dans les amphithéâtres, salles de Td et de Tp pour empêcher des enseignants hostiles à la grève de dispenser des cours à leurs étudiants. 
 
Dans l’après-midi, les enseignants chercheurs de toutes les universités de Côte d’Ivoire étaient en assemblée générale extraordinaire à l’amphithéâtre Lorougnon Guédé. A l’issue des débats houleux, sur 497 enseignants présents, 475 ont voté pour une grève immédiate et illimitée, 22 pour une suspension du mot d’ordre de grève suivie d’une négociation avec le gouvernement pendant une durée maximum de 10 jours, et zéro abstention.
 
Jonhson Kouassi, le porte-parole de la Cnec , satisfait de cette AGE a indiqué que la grève passera à compter de ce matin à la vitesse supérieure, par la fermeture de l’administration de l’université de Cocody et à court terme par le déclenchement de la grève dans les autres universités. 

Les enseignants réclament à Ouattara une revalorisation des primes de recherche, le paiement de ces primes par trimestre et non plus par semestre, la revalorisation des taux horaires, le paiement des arriérés lié à la revalorisation des salaires. 
 
Charles Bédé