Gouvernance Ouattara : Un rapport révèle les forces et faiblesses du régime

Des points forts, mais aussi des points faibles, avec à la clé la note D. Ainsi se résume l'évaluation de la Côte d'Ivoire faite par COFACE, le leader mondial de l'assurance crédit.

Selon le rapport de ce géant de l'assurance dont nous avons pu obtenir une copie, le pays est sur la bonne voie, mais avec toutefois quelques réglages à faire. Pour les forces, COFACE a identifié trois points. Le rapport indique d'abord que le pays a des potentialités agricoles, dont le cacao, et un diversification dans les hydrocarbures et les minerais. Ensuite, COFACE relève que l'industrie de transformation et et les infrastructures portuaires et routières sont en voie de modernisation.

Enfin, l'autre point positif est l'obtention, en juin , d'une annulation de dette supplémentaire dans le cadre des initiatives PPTE. Dans leur analyse, les évaluateurs partent d'abord du contexte économique pour faire savoir que « la reprise de l’activité économique a été plus vigoureuse que prévu en 2012 après la récession de 2011 liée à une douloureuse crise postélectorale (décembre 2010- avril 2011) ».
Cela du fait de la mise en route des grands chantiers avec notamment la rénovation des universités, la reprise de la construction d’un pont et d’une autoroute, la réhabilitation et la construction de salles de classe et de centres de santé. « L’expansion devrait se poursuivre en 2013 à un rythme soutenu, grâce à la hausse des investissements publics et privés à laquelle devrait contribuer l’amélioration de l’environnement des affaires, l’aide de bailleurs de fonds, le retour de la confiance des investisseurs et la promotion des partenariats public-privé.

On prévoit également un regain de consommation dans les zones rurales, lié notamment à une hausse des revenus des producteurs dans le cadre de la réforme de la filière cacao », poursuit le rapport d'évaluation de COFACE . Toutefois, le leader mondial de l'assurance crédit indique que de nombreux points sont encore en projet, citant la refonte de la TVA, la poursuite de l’amélioration du climat des affaires, l’adoption d’un code de l’électricité et l’élaboration d’une stratégie à moyen terme de gestion de la masse salariale. « Le décollage économique dépendra, à plus long terme, des efforts d’investissement déployés dans l’éducation et la formation, de la diminution des inégalités sociales et des progrès réalisés en matière de gouvernance », commente le document.

Au niveau des comptes publics, COFACE se réjouit des améliorations obtenues, « du fait de la relance de l’activité, de l’évolution favorable du cours du cacao et de la réorganisation des services fiscaux, bien que les dépenses salariales aient fortement augmenté et que la restructuration du secteur public ait pris du retard ». Cependant, le rapport reste quelque peu inquiet du profil de la dette publique, parce qu'encore vulnérable aux chocs externes. Dans leur analyse de la situation politique de la Côte d'Ivoire, les experts notent le retour à la normalité. Mais ils relèvent qu'il n’y a « guère eu de progrès en matière de réconciliation nationale depuis la fin de la crise post électorale ».

Pour les faiblesses de la gouvernance Ouattara, COFACE estime que le contexte sécuritaire est fragile en dépit de la normalisation de la situation politique. Le rapport ajoute que l'économie ivoirienne est trop dépendante des cours du cacao et du pétrole et qu'il y a des faiblesses au niveau de l'investissement et de la gouvernance.
Bertrand GUEU
Source

L'inter