Gestion du RDR…/ Amadou soumahoro (SG par intérim du RDR) : “Je ne démissionnerai pas”

  • 04/01/2014
  • Source : Le Patriote
Le secrétaire général par intérim du RDR n’a pas usé, hier au siège son parti, de la langue de bois. Devant la presse nationale et internationale, jetant un regard sur l’adresse à la Nation du président de la République, Alassane Ouattara, le premier responsable du Rassemblement des républicains n’a pas fait dans la dentelle.

Il a articulé son commentaire sur le message du chef de l’Etat autour de trois points. L’ancien ministre du Commerce, répondant aux questions des journalistes, notamment sur sa gestion du RDR, les critiques de la base et des cadres, les relations des Républicains avec l’opposition et particulièrement avec le FPI, a, dans un premier temps, noté que la relance économique s’est traduite par l’amplification des grands travaux structurants.

«Permettez-moi avant toute chose de relever quelques uns des grands chantiers réalisés (ou en cours de réalisation) en moins de trois ans d’exercice du pouvoir d’Etat, et que la direction du RDR a eu l’occasion de visiter pour apprécier l’évolution des travaux.
Ce sont entre autres : la réhabilitation des universités du pays, le pont Henri Konan Bédié, les autoroutes du Nord et de grand-Bassam, les ponts de Jacqueville et de Bouaflé, les travaux d’alimentation en eau potable de la ville d’Abidjan, qui signifient la fin des pénuries d’eau dès juin 2014, la mise en route de la connexion de plus de 4000 villages en téléphonie, les travaux d’assainissement et de drainage de la ville d’Abidjan ».

Il a, en seconde analyse, disséqué le discours du chef de l’Etat en mettant évidence, le progrès social matérialisé par la lutte contre la cherté de la vie et le soutien aux populations les plus vulnérables. « Le président de la République est engagé dans la lutte contre la vie chère, la création d’emplois en faveur des jeunes, le vaste programme de construction de logements sociaux. Il vient de décider de la revalorisation des salaires et du déblocage des avancements des fonctionnaires et agents de l’Etat, après plus d’un quart de siècle de blocage», s’est-t-il réjoui.

Il a par la suite fait le constat de la volonté effective du chef de l’Etat d’approfondir le dialogue politique et le processus de réconciliation nationale. Pour tous ses efforts fournis afin de remettre la Côte d’Ivoire sur les rails du développement et de la prospérité, le RDR par la voix de son Secrétaire général par intérim, a vivement félicité le chef de l’Etat « pour sa vision éclairée et sa sagesse avec laquelle il conduit le destin de notre pays ».

Pour lui, l’heure est au renforcement de la cohésion sociale et de la concorde nationale pour consolider les acquis et relever ensemble les défis nouveaux, afin d’accélérer l’émergence de la Côte d’Ivoire voulue par le président de la République. Il est du coup persuadé que le second consensus national se fera autour du président de la République pour la réalisation du deuxième miracle ivoirien.

Dans la seconde phase de son rendez-vous avec la presse, le conférencier s’est prononcé sur divers sujets. Ainsi, sur les relations de son parti avec l’opposition, il s’est voulu rassurant. Selon lui, les rapports sont au beau fixe au point que c’est régulièrement qu’il lui arrive de passer un coup de fil aux responsables de ces partis, notamment aux anciens dirigeants de l’ex-parti au pouvoir. 

Le RDR rendra visite bientôt au FPI
 
«Nous avons reçu l’ensemble de la direction du FPI. Puisque la courtoisie appelle la courtoisie, j’entends dans les jours à venir prendre l’initiative d’aller rencontrer la direction du FPI, dans un souci de l’apaisement cher au président de la République pour que nous échangions sur nos intérêts communs et sur l’avenir de notre pays. Nous allons approfondir cela. Je peux vous dire que pour ces fêtes de fin d’année, nous nous sommes pratiquement tous appelés pour nous présenter les v?ux. Certains m’ont appelé et j’ai appelé d’autres », a-t-il révélé.

Avant de préciser qu’il n’a pas l’intention de faire changer de couleur politique à quelqu’un. Mais, a-t-il dit, «dans la diversité, on peut construire ce pays. Nous ne rêvons jamais d’un parti unique en Côte d’Ivoire. Car nous sommes des démocrates et nous nous sommes battus pour le multipartisme. Malgré nos différences, nous pouvons être d’accord sur le minimum pour développer la Côte d’Ivoire», a expliqué l’orateur.

C’est pourquoi, il a regretté que des opposants soient abonnés aux mensonges et à la manipulation. « Un président de parti a dit que tous ceux qui travaillent sur les chantiers ouverts par le chef de l’Etat sont des étrangers. Il faut arrêter ce genre de gros mensonges. Je demande à nos frères de l’opposition d’abandonner ce genre de propos pour la sérénité du débat politique en Côte d’Ivoire », a-t-il invité.

Concernant les critiques dirigées contre lui dans sa gestion du parti, Amadou Soumahoro a dit sa part de vérité. «Quand on est à la tête d’un grand parti comme le RDR, qui cristallise beaucoup d’intérêts et de passions, c’est normal que vous soyez pris à partie à un moment donné. Moi, je suis un disjoncteur. Si le disjoncteur refuse de sauter alors la maison prend feu. On dit Amadou Soumahoro a fait cela, il n’a pas écouté la base pour choisir les candidats. Mais nous sommes un grand parti et nous sommes démocrates.

Il y a des structures qui travaillent sur les questions des élections. Seulement, je suis chargé de mettre en ?uvre tout ce que nous décidons à notre sein (…) Vous savez que notre combat a été beaucoup rude. Des milliers de cadres et d’hommes d’affaire ont tout perdu à cause de ce combat. Ils ont tout perdu à cause du soupçon de proximité soit avec le président, soit avec le parti.

Les élections locales étaient pour beaucoup de cadres une dernière chance pour bénéficier des retombées de la lutte. C’est ce qui explique cette vive tension autour des élections», a-t-il précisé. Cependant, a ajouté M. Soumahoro, la politique menée par la direction n’a pas été un échec. Car, pour lui, le RDR est sorti vainqueur des toutes les joutes électorales et a démontré qu’il est le premier parti politique en Côte d’Ivoire.

«Je reste serein parce que j’ai la confiance du chef de l’Etat. Quand je suis très critiqué, je le lui fais part de cela. Il me dit ‘’tu fais du bon travail, continue ou si tu ne peux plus, il faut démissionner. Or je ne veux pas démissionner. Je ne démissionnerai pas», a-t-il tranché. A l’en croire, la fièvre des élections est tombée et le RDR a retrouvé toute sa sérénité.

«La mission que je me suis assignée aujourd’hui, c’est d’apaiser les militants et de les rassembler partout où les élections les ont divisés et laissé des plaies. Nous irons en renforçant l’unité et la cohésion, qui ont toujours fait la force de notre parti », a-t-il rassuré. 
 
LO