FPI : La guerre est finie!

  • 13/08/2014
  • Source : L'Inter
Preuve que l’instant était solennel et peu ordinaire, le maître de cérémonie, hier, à la fondation Harris Memel Foté se nommait Martin Sokouri Bohui, ancien député et baron du Front populaire ivoirien (Fpi).

Sokouri Bohui, membre du groupe de médiation, devait introduire le coordonnateur et porte-parole dudit groupe, l’ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest, Philippe Henry Dacoury-Tabley.

C’est ce natif de Ouragahio, 66 ans, qui allait annoncer la fin de la crise née du réaménagement en profondeur de la direction du Fpi par Pascal Affi N’guessan : « Comme vous le savez tous, le Fpi a connu quelques turbulences, disons-le, une crise qui a mis à mal la cohésion interne du parti. Fort heureusement, grâce aux efforts des uns et des autres, au sens du devoir et de sacrifice de tous, à l’engagement collectif des militants et sympathisants, une solution négociée a pu être trouvée, et cette crise est désormais derrière nous».

La fin de la crise devait être plus tard consacrée par une photo d’Affi N’guessan, président du Fpi et Laurent Akoun, chef de file des contestataires, se serrant chaleureusement la main, dans une salle prise d’assaut par tout ce qu’il y a de dignitaires dans l'ex-parti au pouvoir.

Dacoury-Tabley, en qualité de chef de la médiation, a livré aux journalistes les résultats de la table-ronde de sortie de crise, qui s’était tenue en trois sessions, à la Fondation Harris Memel Fotê, du mercredi 6 au vendredi 8 août. Il en ressort que Simone Ehivet Gbagbo, vice-présidente du Fpi, en résidence surveillée à Odienné, sera rétablie dans ses charges initiales. Aux termes du réaménagement en profondeur effectué par Affi N’guessan, Simone Gbagbo, demeurait, certes, au poste de 2e vice-présidente, mais sans aucune charge.

L’ex-Première dame en avait pris la mouche et, à travers son directeur de cabinet, avait adressé un courrier pour prendre ses distances de la nouvelle direction. Autre point de compromis: Laurent Akoun a accepté les attributions de vice-président, à lui confiées, par Affi N’guessan au détriment du poste de secrétaire général.

Tous les cadres du secrétariat général - au nombre de 9 - qui avaient été rétrogradés seront réhabilités; ceux, exclus de la direction, seront purement et simplement réintégrés. Les cadres que Affi N’guessan avait promus, le 4 juillet dernier - 42, au total- seront maintenus.

Le porte-parole des médiateurs, Dacoury-Tabley, a indiqué que le nouveau secrétariat général serait publié après le comité central prévu ce jeudi 14 août au siège provisoire du Fpi. «Nous en appelons à la bonne volonté de toutes les parties, pour une mise en œuvre effective et durable des résultats de la table-ronde», a signifié Philippe Henry Dacoury-Tabley. L’ancien banquier central avait à ses côtés, le préfet Gnahoré Jean-Baptiste, les professeurs Dédi Sery, Sébastien Dano Djédjé et l’ex-député Marie-Odette Lorougnon.


Un congrès avant fin 2014

C’est ici l’une des principales recommandations du groupe de médiation à la direction du Fpi : la tenue d’un Congrès d’ici à fin 2014. La date de la grand-messe devra être fixée «au cours du mois d’août». «Le Groupe de médiation, à la faveur de l'instruction du dossier, s'est rendu compte que le différend qui oppose les deux camps va bien au-delà des questions de postes au sein du Secrétariat général. Il s'agit en réalité de problèmes de gouvernance, de ligne et de stratégie du parti», a fait valoir Dacoury-Tabley.

Le Congrès planchera sur ces questions essentielles identifiées par les médiateurs. Dacoury-Tabley et ses collègues ont suggéré que de façon exceptionnelle, le président du parti soit élu par le Congrès plutôt que par les Assemblées fédérales en raison «de l'insécurité dans les régions, du manque de ressources financières, mais (...) Lire La suite sur Linfodrome