Abidjan – Des centaines d’Abidjanais ont, samedi, défié la pluie pour investir le Canal aux bois de Treichville où la sublime rappeuse ivoirienne Nash, « La go la plus cracra du djassa », a enflammé la salle, ouvrant la série des prestations en live des « grandes voix » de la musique ouest-africaine, à la faveur du concert de clôture de la 21ème édition de la Fête de la musique.
Hymne national en Nouchi, incursion dans son répertoire Guéré, occupation scénique impeccable, Nash a prouvé sa maturité par la qualité de sa prestation dans laquelle ‘’Gnaman-gnaman’’ et ‘’Ziguéhy’’ étaient à l’honneur.
Les mélomanes ont notamment goutté les délices de Yeré dans laquelle elle chante sa vie, sa revisite de Nagoualo de Reine Pélagie ou encore ‘’Gué dans gué’’, son prochain single.
« La Côte d’Ivoire, c’est notre djassa. Donc, restons ensemble », « laissons la politique aux politiciens », scandait-elle au public conquis qui lui rendait la politesse en reprenant ses refrains, dansant et bringuant avec les autres artistes suivants.
Smarty, par une magistrale orchestration, a chanté son retour en Côte d’Ivoire, au pays de sa mère, « royaume de ses espérances ». Le prix Découverte RFI 2013 a notamment salué la Fête de la musique qui marque, à son avis, « les Etats-Unis d’Afrique ». « L’Afrique a besoin de voix engagées », a-t-il dit.
D’engagement par des paroles fortes, il a été également question avec Smokey qui arborait un T-shirt estampillé « Non au referendum sur la Constitution au Faso », Didier Awadi du Sénégal et Kajeem, en clôture, qui étaient au programme de cette édition dont l’ouverture à des artistes étrangers était la principale innovation.
« En ma qualité d’initiateur de la Fête de la musique en Côte d’Ivoire, cette étape était importante parce qu’il fallait la repositionner au plan international. Pour l’essentiel, le spectacle cadre avec ce qui était espéré, permettre aux artistes de prouver leur participation au développement en disant des mots qui invitent à prendre en compte les aspirations des populations », s’est réjoui Guy Modeste Dogbo du district d’Abidjan, co-organisateur avec l’Institut français de Côte d’Ivoire.
Pour lui, l’adhésion du ministère de la Culture a largement contribué au succès de l’événement marqué par « la présence d’artistes venus d’autres pays partager la fête avec nous ».
Outre la pluie, le sport s’est invité au concert par la projection, sur écran géant, du match Ghana-Allemagne (2-2), avec en fond de toile la prestation d’artistes en herbe, à l’entame du spectacle.
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Photo d'Archives / Nash