L’équipe de Belgique a été éliminée en quarts de finale de l’Euro 2016, comme lors de la Coupe du monde 2014. Battue 3-1 par le Pays de Galles, ce 1er juillet à Lille, la sélection belge a trahi les grands espoirs placés en elle.
Les Diables rouges favoris de l’Euro 2016 de football ? Ce 1er juillet, cette idée fait désormais figure de blague belge. L’équipe nationale de Belgique a été éliminée en quarts de finale du tournoi par une modeste mais vaillante sélection galloise. Une nouvelle désillusion et, surtout, une contre-performance que les joueurs peinent à expliquer.
« On a très bien joué pendant les vingt premières minutes, assure le capitaine et joueur-vedette Eden Hazard. Puis à la fin du match, on a tout essayé pour revenir au score ». Entre ces deux moments, il y a cet interminable passage à vide, à peine rehaussé par un bon début de deuxième période.
« On est forcément déçu parce qu’on s’attendait à mieux, glisse Eden Hazard. Au niveau de la qualité, on est pourtant meilleur que cette équipe du Pays de Galles. Mais ils ont peut-être joué avec davantage de courage et d’envie, et c’est peut-être ce qui a fait la différence ».
Un manque de caractère
Après l’ouverture du score par Radja Nainggolan, les Diables rouges n’ont en tout cas pas cessé de reculer. Une passivité qu'Eden Hazard met aussi sur le compte de la jeunesse : « Dans les tournois comme celui-ci, c’est bien d’avoir des jeunes. Mais lorsqu’il y en a beaucoup sur le terrain, ça devient difficile, parce qu’il faut aussi de l’expérience. Des matches comme celui-là se jouent à l’expérience. »
Une explication également privilégiée par Marc Wilmots, le sélectionneur. Celui-ci a dû bricoler une défense très expérimentale, suite aux forfaits de Vincent Kompany (avant l’Euro 2016) et de Jan Vertonghen, et suite à la suspension de Thomas Vermaelen. Titulaires, Jordan Lukaku et Jason Denayer, tous deux âgés de 21 ans, ont ainsi souffert face aux Gallois. « Je ne suis pas un magicien, plaide Marc Wilmots. Je ne peux pas remplacer de l’expérience comme ça. Mais il ne faut surtout pas rejeter la faute sur les jeunes ».
Des progrès depuis deux ans ?
Il y a deux ans, lors de la Coupe du monde 2014, la Belgique avait aussi avancé l’excuse de l’inexpérience, suite à de nombreuses années passées sans disputer de grands tournois. Et, de fait, les Belges avaient alors été victimes du réalisme des Argentins, futurs finalistes du tournoi.
Sortis en quarts de finale de l’Euro 2016, ont-ils seulement progressé ? « Aujourd’hui, on a mieux joué que contre l’Argentine, assure Eden Hazard. Face à l’Argentine, on n’avait pas osé jouer et on avait perdu 1-0. On avait des regrets parce qu’on n’avait pas tout essayé ».
Le milieu de terrain Axel Witsel soupire : « Cette défaite fait encore plus mal que celle face à l’Argentine. Parce qu'on a mené 1-0 et qu'on s'est dit que le Pays de Galles était une équipe abordable. Mais aujourd’hui, on s’est fait surprendre. Et on assume totalement cette défaite. »
Et maintenant ?
Marc Wilmots en fera-t-il de même en démissionnant ? « Tout est possible mais aujourd’hui je ne pense pas à arrêter, lâche le technicien, en place depuis 2012. Laissez-moi le temps de réfléchir ».
Eden Hazard est un des rares joueurs à apporter ouvertement son soutien au sélectionneur. « On est tous derrière lui, martèle le numéro 10 belge. Il a beaucoup été critiqué. Mais je pense que les 23 joueurs présents à l’Euro le soutiennent. On a grandi avec lui. On a vécu de super bons moments avec lui. S’il continue, tant mieux. S’il ne continue pas, on lui souhaite bon courage ».
Et le joueur de conclure : « A part la défaite face à l’Italie et celle de ce soir, on a gagné trois matches. Il ne faut pas tout remettre en cause, se dire que l’Euro était pourri et qu’on a juste très mal joué. »
Le Belge Eden Hazard. REUTERS/John Sibley Livepic