Emploi / Le Collectif de personnes handicapées interpelle Ouattara : ‘‘A quand le recrutement dérogatoire…’’

  • 09/09/2013
  • Source : L'Intelligent d'Abidjan

Le Collectif de personnes handicapées pour la cohésion (COPH-C) a animé une conférence de presse le samedi 7 septembre 2013 au quartier général du maire de Cocody à Saint-Jean sous le thème ‘‘A quand le recrutement dérogatoire des personnes handicapées’’. Selon Loukou Kouadio Josué, président dudit collectif, tout concours est un mode de recrutement qui doit garantir le principe d’égalité d’accès aux emplois publics. Ce principe, ajoute-t-il, a été posé par l’article 6 de la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen du 26 août 1789 qui dispose que tous les citoyens étant égaux, ils sont admissibles à toute dignités, place et emploi public, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et leurs talents.

« À ce titre, l’Etat et le gouvernement ivoirien devront respecter leurs obligations en votant des lois portant droits et obligations des fonctionnaires qui prévoient que les personnes handicapées diplômées soient recrutées par concours suivant une dérogation prévue par la loi », a rappelé Loukou Kouadio Josué afin de contextualiser la légalité du concours dérogatoire. « Nous souffrons, nous avons besoin de nos droits. Nous nous adressons au président Alassane Ouattara afin qu’il nous intègre à la Fonction publique pour les diplômés et qu’il finance les projets des non diplômés avant la fin de l’année 2013», a-t-il souhaité. Pour lui, le recrutement dérogatoire se fait sur décret et ce, après des propositions. Le COPH-C indique que le concours dérogatoire n’est pas un acte de charité mais c’est un droit.

« C’est par le travail que les personnes handicapées peuvent retrouver leur dignité humaine. Ce n’est pas l’apparence qui compte pour le travail, mais c’est la valeur du travailleur qui doit être mise au-devant. Nous ne quémandons pas. Nous souhaitons l’application des engagements pris par l’Etat de Côte d’Ivoire », ont lancé les membres du collectif. Pour rappel, la Côte d’Ivoire, afin de respecter certaines dispositions juridiques internationales, a ratifié en 1998 la convention sur la réadaptation professionnelle et l’emploi des personnes handicapées. Toutefois, au cours de la période de la crise ivoirienne (2002-2010), l’Etat a procédé à trois (3) recrutements dérogatoires. La mise en application de ce droit a toujours « été faite après des actions de rue qui ont conduit à des pertes en vies humaines », explique Loukou Kouadio. C’est pourquoi, après ‘‘la grève de faim et le sit-in’’ qu’ils ont entrepris le 24 juillet 2013, les membres du collectif appellent à la prise en compte de leurs doléances.

O.Dama