Education nationale: Les enseignants contractuels lèvent leur grève

  • 28/01/2014
  • Source : Nord-Sud
La Coordination des enseignants contractuels de Côte d’Ivoire (Cec-ci) lève sa grève entamée jeudi dernier, après une rencontre avec les collaborateurs de Kandia Camara, ministre de l’Education nationale et de l’enseignement technique, hier au Plateau.

La tension baisse à l’Education nationale. La Coordination des enseignants contractuels de Côte d’Ivoire (Cec-ci) lève sa grève entamée jeudi dernier dans les zones centre, ouest et sud-ouest du pays. «Nous invitons tous les enseignants contractuels à surseoir à tout mouvement de protestation vu que le ministère nous a donné suffisamment d’informations rassurantes relatives à nos dossiers d’intégration à la fonction publique et notre statut actuel.

Par ailleurs, tous les collègues et enseignants qui auraient encore des inquiétudes sont priés de s’adresser aux différents délégués», invite Souleymane Diomandé, le porte-parole. Il s’est ainsi fendu d’un communiqué hier soir dont nous avons reçu copie. Le porte-parole de la Cec-ci a rédigé cette adresse au sortir d’une rencontre avec les proches collaborateurs de la ministre de l’Education nationale.

Selon le service de communication du ministère joint par téléphone, Assoumou Kabran, directeur de cabinet et Abdoulaye Kouyaté, chef de cabinet ont participé à cette rencontre. «Ils ont exprimé le mécontentement de la ministre. Nous ne comprenons pas que pendant qu’elle se bat pour les intégrer, ils puissent perturber les cours. Une intégration à la Fonction publique obéit à un processus.

Et c’est seulement le mois dernier que nous avons fini de recueillir certains dossiers avec eux. Nous sommes étonnés de leur attitude», s’est indigné un membre du service. Les protestataires ont, en outre, présenté leurs excuses pour les désagréments causés au système éducatif dans le communiqué. Que s’est-il passé ? Tout a débuté par une incompréhension en début d’année.

Après plusieurs menaces de grève relayées dans la presse, la Coordination régionale des enseignants contractuels de la région du Goh décide d’exécuter son débrayage. Elle revendique notamment deux mois d’arriérés de prime, soit deux cent mille francs Cfa par enseignant. Abdoulaye Kouyaté, chef de cabinet du ministère de l’Education nationale et de l’enseignement technique, se rend immédiatement à Gagnoa pour discuter avec les mécontents.

Le 9 janvier dernier, il les rencontre à la préfecture de la ville. Interrogé via le téléphone par Nord-Sud Quotidien au sortir de cette rencontre, Abdoulaye Kouyaté rassure une fois de plus de la tenue des engagements de l’Etat. «Ils ne sont plus au stade de prime. Comme tout nouveau fonctionnaire, ils doivent patienter pour obtenir leur rappel», a-t-il précisé. Une certitude que confirment les enseignants contractuels.

«Le chef de cabinet nous a confié que nous sommes fonctionnaires depuis le 15 décembre 2013 et qu’à compter de cette date nous sommes en plein dans la période du rappel», se réjouit par téléphone l’un des leurs ayant pris part au conclave. Cependant, ils perçoivent les arriérés de prime quelques jours après la rencontre de Gagnoa.

Les enseignants se demandent alors s’ils sont réellement nouveaux fonctionnaires ou encore des contractuels. Du coup, la Cec-ci se met en grève et exige « un communiqué clair et officiel sur le statut de ses membres ». De son côté, le ministère continue de rassurer sur la mise en œuvre du processus d’intégration. Interrogée en septembre dernier sur le sujet au cours d’une émission télévisée, Kandia Camara, en personne a recommandé aux concernés non encore intégrés à la fonction publique à l’époque, de garder espoir.

«Les discussions sont en cours, qu’ils gardent espoir. Fin 2012, nous avions entamé des discussions avec le ministre de l’Economie et des finances et le ministre de la Fonction publique pour décider de leur sort. Le gouvernement était sur le point d’intégrer ces enseignants à la fonction publique ; malheureusement, cela a coïncidé avec une série de grèves. On ne pouvait pas en ce moment-là statuer sur leur cas», avait regretté la première responsable de l’Education. Qui juge «satisfaisants» les résultats de ces derniers.
 
Nesmon De Laure