Ecole obligatoire : Manque d'infrastructures malgré la bonne volonté des populations du nord ivoirien

  • 24/11/2015
  • Source : Lebabi.net
Après l'adoption de la loi faisant de l'école une obligation en Côte d'Ivoire, les populations du Centre-Nord ivoirien adhèrent "massivement" à cette politique du gouvernement ivoirien, mais elles dénoncent par la même occasion "l'inexistence" des infrastructures scolaires qui doivent accompagner cet "important" projet.

Marius Kpangni est le Directeur de l'école primaire publique (EPP) Kolokaha dans le département de Niakaramandougou (Centre-Nord). Selon lui, l'effectif de son école a évolué.

L'on part de 25 élèves en 2007 à 162 élèves ( 2013-2014) , et 187 élèves pour cette année scolaire 2015-2016. Ce qui démontre à l'en croire, que le message du gouvernement faisant de l'école, une obligation a été bien perçu par les populations du village de Kolokaha.
 
"Les nombreuses campagnes de sensibilisation que nous avons menées portent enfin leur fruit" a fait remarquer M. Kpangni, ajoutant que "dans une de mes classes ici les filles dominent même les garçons, ce qui était inimaginable dans le Nord du pays avant la promulgation de cette loi". 
 
"Toujours à la faveur de cette loi, j'ai même inscrit pour cette année scolaire une dizaine d'enfants bouviers" a-t-il encore relevé. Regrettant par la suite que "pour cet effectif d'élèves je ne dispose que de trois salles de classes fonctionnelles qui viennent d'ailleurs de nous être livrées par le Conseil régional du Hambol après avoir été réhabilitées". 
 
Pour lui, les classes de CE1, CE2 et CM1 de son établissement, qui sont construites en paillotes ne respectent pas les normes établies par l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). Aussi, soutient-il "nous avons également un déficit criard en table bancs et la situation des instituteurs bénévoles n'est toujours pas clarifiée".
 
Même son de cloche au village de Ponon dans le département de Dabakala (Centre-Nord) où le chef de village, Soména Fofana a soulevé des problèmes similaires au cas de Kolakaha, à savoir les effectifs pléthoriques constatés dans les salles de classes et le manque de table bancs nécessaires à des conditions optimales d'étude.
 
Le même décor est planté par Mme Blandine Koné, parente d'élèves dans la ville de Niakaramandougou où 100 élèves ont été inscrits dans une seule classe de CP1 à l'EPP résidentiel 2 pour l'année scolaire 2015-2016.
 
A Ouelli, un petit village de la ville d'Odienné, l’inspecteur de l’enseignement préscolaire et primaire, Babo Assoumané David, a annoncé, lundi, que 312 enfants en âge d’aller à l’école ont été recensés à , dans le cadre de l’école obligatoire, mais attendent la construction d'une nouvelle école ou de nouvelles salles de classe dans l'unique établissement scolaire primaire de la localité pour être scolarisés.
 
«L’effectif règlementaire par classe c’est 50 élèves. Avec les enfants recensés, cela fait 6 classes. Mais sur la carte scolaire, il y une seule école de  6 classes à Ouelli, nous sommes à la recherche de solution pour leur encadrement », a indiqué l’inspecteur.
 
Le programme de l’école obligatoire fait obligation aux parents d’inscrire dans une école, tout enfant âgé de 6 à 16 ans sous peine de poursuite judiciaire, rappelle-t-on.
 
Le gouvernement ivoirien a adopté, au mois de juillet dernier, un projet de loi qui prévoit des sanctions contre des parents qui vont refuser d'inscrire leurs enfants en âge d'aller à l'école. La tranche d'âge concernée est de 6 à 16 ans.

Lebabi.net avec Dépêches