Droits de l’Homme / Doudou Diène au pouvoir : "Donnez les moyens à la CNDHCI pour accomplir sa mission"

  • 18/10/2013
  • Source : L'Intelligent d'Abidjan
L’expert indépendant sur la situation des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, Doudou Diène, a rencontré le jeudi 17 octobre 2013, au siège de la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire, le Bureau Exécutif de la CNDHCI, conduit par sa présidente, Paulette Badjo.

Doudou Diène dit être sorti de cette rencontre avec deux convictions: la première, c’est que La création de la CNDHCI est un indicateur des progrès institutionnels en cours sur la situation des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire. “C’est un facteur qui favorisera la réconciliation”, a-t-il dit, satisfait. “La seconde conviction, qui est très forte, c’est que ce progrès doit être conforté, faire en sorte que la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI) repose sur les principes de Paris, et que non seulement son indépendance soit effective, mais que les moyens nécessaires lui soient alloués pour accomplir sa mission”, a-t-il exhorté.
Pour Doudou Diène, les progrès accomplis depuis trois (3) ans doivent faire en sorte qu’une culture des Droits de l’Homme remplace la culture de la violence. L’expert onusien est revenu sur le rôle joué par la Présidente de la CNDHCI dans le renforcement de l’Etat de droit et de la démocratie : « Il y a un point critique bon à souligner. Madame Badjo a présidé une commission d’enquête dont le rapport et la publication a conforté la crédibilité des avancées démocratiques dans ce pays ; c’est-à-dire en mettant dans ce rapport l’information centrale que des violations des droits de l’Homme ont été commises des deux côtés, Madame Badjo et sa Commission ont fait avancer la démocratie dans ce pays.

En Soulignant la question de l’Impunité, dans ce rapport, c’est un progrès important. Il appartient à la Commission Nationale des Droits de l’Homme d’être un instrument pour la mise en œuvre de ces recommandations. », conseille-t-il. La Présidente de la CNDHCI, quant à elle, a soutenu que la situation des Droits de l’Homme est en évolution. “Peut-être que ce n’est pas perceptible par tous, mais il y a une évolution positive”, affirme Paulette Badjo. Puis de reconnaître que « par endroits, il y a encore beaucoup à faire, mais toutes les institutions ont à cœur de faire évoluer la situation dans un sens positif ». Doudou Diène, Expert indépendant de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Côte d’Ivoire effectue depuis le lundi 16 octobre 2013, pour la cinquième fois, une mission officielle dans le pays.

‘’La reconstruction nécessite des compromis politiques’’

Avant de dérouler son agenda, l’expert indépendant s’est prêté le mercredi 16 octobre 2013 aux questions de la radio onusienne Onuci Fm. Il y a indiqué les raisons de sa présence en terre ivoirienne et dégagé des pistes de réflexion sur la consolidation de la réconciliation. Dévoilant son calendrier en Côte d’Ivoire, Doudou Diène avait indiqué qu’il rencontrerait les autorités ivoiriennes, la société civile et les partenaires bilatéraux du système des Nations unies. Il envisageait également rendre visite aux détenus pour voir si leurs conditions de détention sont conformes aux droits de l’homme.

L’expert indépendant de l’Onu a, par ailleurs, souhaité que les élections présidentielles de 2015 se déroulent de façon apaisée. Toute chose qui passe, selon lui, par la reconnaissance d’un statut à l’opposition. « La reconstruction de ce pays nécessite des compromis politiques au haut niveau. Il faut que cette élection soit préparée de manière démocratique. La question de la liste électorale, de la Cei doit faire l’objet d’une discussion et d’un consensus par tous les partis politiques concernés », a-t-il laissé entendre. Il s’est dit favorable à une prorogation du mandat de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr).

« J’estime que la création de la Commission dialogue, vérité et réconciliation est un acte fondamental et positif. Compte tenu de la profondeur de la crise, de la nécessité et la difficulté de l’établissement de la vérité, de l’identification des victimes, il est important, sur la base du rapport que la Commission doit soumettre aux autorités ivoiriennes, que le mandat de la Commission soit prorogé. Son existence est un facteur qui rend riche la réconciliation », avait-t-il commenté.

OG et TAB