Deux morts dans des affrontements entre forces de l'ordre et populations à Man

  • 04/06/2015
  • Source : APA
Au moins deux civils ont trouvé la mort, jeudi, dans des affrontements entre des forces de l’ordre et des populations à Man, la métropole de l’extrême ouest ivoirien.

Ces affrontements ont éclaté lors d'une manifestation de protestation contre la cession d'un domaine public à un opérateur économique de la ville, faisant plusieurs dégâts matériels et humains dont une gare, un entrepôt et des véhicules incendiés, des magasins pillés, deux morts et plusieurs blessés graves par balles.
 
Selon plusieurs sources, depuis six mois la mairie aurait cédé l'espace allant de la gare de Facobly au lac artificiel en bordure de route sur l'axe Man-Facobly. 
 
Ensuite, expliquent, les mêmes sources, les occupants ont été convoqués par la municipalité pour prendre acte de la décision.
 
Une mise en demeure datée du 25 avril dernier a été également adressée auxdits occupants afin de quitter les lieux au plus tard le lundi 1 juin passé. Ayant constaté le non-respect de cette décision, la municipalité a décidé d'entreprendre ce jeudi 4 juin 2015 une opération de déguerpissement du site.
 
A peine cette action entamée que les jeunes dressent des barricades sur tout le long de la route avant de mettre le feu dans les pneus. L'agent commis par la mairie pour ce travail, a essuyé le courroux des manifestants qui, à l'aide de pierres, endommagent son engin et le blessent grièvement.
 
La police venue sécuriser les lieux tente de disperser les manifestants à l'aide de gaz à lacrymogène. Mais, l'adolescent Séténé Séa Claver alias ‘'Scarface'', 17 ans, élève à Man, retourne le gaz lacrymogène aux policiers.
 
C'est donc suite à cela qu'un coup de feu part et l'atteint mortellement à la tête, ce qui va créer une tension généralisée dans tout le quartier commerce. Les manifestants vont alors transporter à bout de bras son corps jusqu'à la préfecture avant de s'attaquer aux biens de l'opérateur à qui la mairie aurait cédé le site.
 
Sa gare, ses véhicules, ses entrepôts et ses magasins pillés et incendiés. Le bataillon de sécurisation de l'Ouest (BSO) qui est venu en renfort a entièrement bouclé la ville avant de mettre en lieu sûr les autorités visées par les attaques. 
 
Huit pilleurs ont été mis aux arrêts et le bilan de la manifestation fait état de plusieurs blessés graves par balles dont certains par des balles perdues lors des tirs de sommation.