Détenus en liberté provisoire en Côte d’Ivoire : "progrès considérable" (expert ONU)

  • 19/02/2014
  • Source : AFP
La remise en liberté provisoire d’une soixantaine de détenus de la crise post-électorale de 2010-2011, qui suscite l’indignation des associations de victimes, a été qualifié de "progrès considérable" par un expert onusien.

"J’avais plaidé pour ces libérations provisoires, parce que j’avais exprimé la critique qu’on ne peut pas détenir des personnes pendant deux ans ou plus sans les juger", a justifié Doudou Diène dans un entretien entendu mardi par l’AFP.
 
"Les détenus ont aussi des droits", a-t-il asséné.
 
Le fait qu’"un certain nombre d’individus" aient recouvré la liberté est donc "un acte extrêmement positif et important", "un progrès considérable", a estimé l’expert sénégalais après avoir été reçu lundi par le Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan.
 
Les détenus élargis doivent ensuite être jugés, a affirmé M. Diène. "Il faut faire en sorte que les libérations provisoires n’aboutissent pas à l’impunité totale", a-t-il averti.
 
Une soixantaine de prisonniers dits politiques avaient été remis en liberté provisoire fin janvier, provoquant la colère des associations de victimes, dont les victimes exigent un procès comme préalable à tout élargissement.
 
D’autres détenus auraient bénéficié de la même mesure en février.
 
Le ministère de la Justice n’a pu être joint pour connaître le nombre actualisé de prisonniers politiques ayant récemment été mis en liberté provisoire.
 
Récemment, le président ivoirien Alassane Ouattara avait évoqué la libération de détenus de la crise postélectorale, qui avait fait plus de 3.000 morts de décembre 2010 à avril 2011, afin de favoriser le "retour d’une paix définitive" en Côte d’Ivoire.
 
Selon l’opposition pro-Gbagbo, 700 à 800 Ivoiriens pro-Gbagbo sont détenus depuis la crise postélectorale, provoquée par le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à l’élection présidentielle de novembre 2010.
jf/hm