Des pasteurs « viennent chez nous prendre des talismans », révèle un prêtre Vodou

  • 23/01/2019
  • Source : APA
Azim Orou Gouraabdou, un prêtre Vodou, révèle accueillir des pasteurs pour des talismans, objets portant des signes consacrés auxquels sont attribuées des vertus de protection et de pouvoir, lors d’une conférence de presse lundi soir à Abidjan.

« Des pasteurs viennent chez nous pour prendre des talismans, des bougies bien préparées pour aller allumer dans les églises, ou parfois à la construction des églises, c’est nous qui allons enterrer des trucs » pour le succès de leur ministère, a dit Azim Orou, en visite à Abidjan, précisant que « ce n’est ni pour critiquer des religions» parce qu'il a des amis pasteurs.

Il a insisté que le Vodou à l’instar du GPS sert de guide, donc quelque chose qu'on peut utiliser et aller de pas à pas dans le chemin de sa destinée. Pour celui qui le pratique, il empêche ce dernier de faire certaines erreurs tout en étant en harmonie avec l’humanité.

Cependant, « d’autres personnes utilisent le Vodou pour l’escroquerie ou dans leur intérêt égoïste, par exemple faire du mal à une personne. (Car) on peut prendre le Vodou et envoûter quelqu'un comme on peut prendre le Vodou pour désenvoûter parce que c’est une épée à double trachant », a-t-il ajouté.    

« Tel qu'il est bon, c’est tel qu'il est mauvais. Mais moi, le Vodou, je l’utilise pour mon propre bien-être et pour ceux qui m’entourent », a-t-il fait savoir, insinuant qu'en réalité le Vodou sert à contrôler des événements au travers de certains éléments tels l’eau, l’air, le feu, la terre, le tonnerre.

«Le tonnerre, on le sait, est un dieu de foudre et tout ce qui est brutal, agité, c’est son rôle, mais dans son utilité normale, on le prend pour contrôler la météo ; si on doit l’utiliser dans les règles de la nature, c’est pour arrêter par exemple la pluie, faire tomber la pluie ou réduire le taux de soleil », a-t-il noté.

Le Vodou « représente chaque branche de la nature », a synthétisé Azim Orou, invitant les Africains à « revenir à leur source » et leur culture pour faire face aux défis des futures générations qui ont besoin d’être guidées.  

AP/ls/APA