Des organisations de défense des droits de l’homme plaident pour "l’interdiction formelle de la pratique de la torture" en Côte d’Ivoire

  • 27/06/2014
  • Source : AIP
Abidjan - Des organisations des droits de l’homme, notamment le mouvement ivoirien des droits humains (MIDH), l’organisation mondiale contre la torture (OMCT), la coalition ivoirienne pour la cour pénale internationale (CI-CPI), l’action des chrétiens contre la torture (ACAT) et Amnesty international (AI), plaident pour "l’interdiction formelle de la pratique de la torture" en Côte d’Ivoire.

"Nous encourageons vivement l’Etat de Côte d’Ivoire et le parlement à inscrire dans le code pénal ivoirien l’interdiction formelle de la pratique de la torture en tout lieu et en toute circonstance", a exprimé jeudi au nom de ses compères, le 2ème vice président du MIDH, Abdel Latif Ganiyou, à l’occasion de la commémoration de la journée internationale aux victimes contre la torture à Abidjan.
 
Selon M. Ganiyou, la situation de la torture en Côte d’Ivoire n’est pas "reluisante", d’où l’impérieuse nécessité de tirer sur la sonnette d’alarme pour éradiquer au plus tôt cette "pratique inhumaine et abjecte".
 
"Il faut dire que la situation des tortures n’est pas reluisante en Côte d’Ivoire quand on tient compte du rapport de la CNE (commission nationale d’enquête) qui fait cas de 1354 cas de tortures et 1135 cas de traitements cruels, inhumains et dégradants, et 296 cas de tortures ayant entrainé la mort pendant la seule période postélectorale, c’est donc une situation assez alarmante", s’est-il indigné.
 
"Ce que nous disons à l’Etat c’est que la tortue est une pratique inhumaine et abjecte, nous devons dans une synergie d’action, de convergence de vision, essayer de l’éradiquer parce que nous disons qu’aucune raison aucun motif, aucun mobile ne peut justifier le recours à la torture. Nous sollicitons de l’Etat qu’il puisse criminaliser dans un code pénal, voici le véritable plaidoyer que nous faisons", a-t-il renchéri.
 
Emboitant le pas au 2ème  vice président du MIDH, le coordonnateur à Amnesty International chargé de lutte contre la torture, Gangohé Ismaël s’est inscrit dans la même veine, indiquant que "notre appel c’est qu’aujourd’hui le gouvernement ivoirien puisse pénaliser dans le code pénal ivoirien sa volonté de lutter contre la torture et demander à ce que les victimes de tortures aient réparation et justice".
 
Se félicitant de la commémoration de cette journée qui selon lui, marque le soutien de son organisation à toutes les personnes victimes de tortures, il a par ailleurs signifié que "Amnesty International veut attirer l’attention de tous les gouvernements du monde entier pour qu’ils puissent peser de leur poids pour faire cesser la pratique de la torture dans tous les lieux de détention, dans les prisons et autres".
 
Afin d’éliminer totalement la torture et d’assurer l’application de la convention du 10 décembre 1984, l’assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 26 juin, "journée mondiale de soutien aux victimes de tortures", souligne-t-on.  
 
gak/kam