Des centaines d’élèves enterrent « de force » leur ami décédé et sèment la terreur dans son village - Les raisons

  • 14/02/2017
  • Source : Autre Presse
Logoualé: après le décès d’un de leur camarade, 4 maisons incendiées, les villageois spoliés de leurs biens et le corps du défunt enterré de force.

Les élèves ont encore frappé dans la région du Tonkpi. Cette fois-ci c’est à Dioulé, village situé à 9 Km de Logoualé qu’ils ont commis leur forfait. Ils ont, lors des obsèques d’un des leurs, mis le feu à 4 maisons, attaqués le village et ont failli lyncher la mère veuve du défunt. Comment en est-on arrivé à cet extrême ?

Nous sommes dimanche 12 février matin quand nous décidons de nous rendre dans ledit village pour plus d’informations. Arrivés vers 11heures, nous sommes reçus par la famille du défunt notamment son cousin, sa mère et certains membres de la famille. Après les civilités, nous sommes conduits sous un préau. Après avoir donné les nouvelles, Gueu Oulai Victor Armand, greffier adjoint à Abidjan, cousin de la famille défunte et porte-parole nous donne les faits. « Dika Bleu Marcel, 18 ans élève en classe de 1ère au lycée municipal de Logoulalé très malade a été transporté au dispensaire de Gloleu. Les soins administrés porteront leurs fruits la première semaine. Mais le jeune homme va rechuter la semaine suivante. De nouveau interné dans le même dispensaire, l’infirmier ayant constaté que l’Etat de l’enfant empirait, l’évacue à l’hôpital de Logoualé le dimanche matin. Après plusieurs tentatives, il rend l’âme le lundi 06 février », a-t-il introduit les yeux larmoyants.

Poursuivant, notre interlocuteur nous dira que le jeune homme souffrait d’une fatigue générale occasionnée par des travaux les week-ends. Il cassait des briques pour avoir de quoi tenir et apporter sa contribution à sa mère veuve. C’est pendant que la famille organisait l’enterrement de leur enfant, le mardi 07 février dernier, que près de 600 élèves venus des différents collèges et lycées de Logoualé font irruption à 10h dans le village de Dioulé chantant en langue Dan pour témoigner leur compassion à la famille éplorée. Les parents du défunt touché par le geste fondent en larmes avec ceux-ci. Installés dans la cour, les élèves disaient être venus salués les parents de leur ami arraché à leur affection trop tôt. Mais, les parents ignoraient ce que ceux-ci préparaient. A peine, ont-ils vu le corps de leur camarade, que les élèves entrent dans une colère noire. Ils récupèrent le corps de leur camarde de force, l’habille en Kaki lui mettent un stylo entre les mains, le couche sur un matelas, en scandant ‘’on ne mange pas élève’’. Là, ils vont dans une cour voisine prendre du ciment, creusent une tombe e enterre leur camarade avant d’inscrire sur la tombe ‘’On ne mange pas élève’’.Ensuite, ils pourchassent la mère du défunt qu’ils taxent de sorcière. Mais celle-cise fera heureusement exfiltré par de bonnes volontés. Puisque c’est un village de près de 1000 âmes, les élèves-agresseurs décident de passer à la deuxième phase de leur plan.

Ainsi, vont- Ils incendier toutes les maisons de la cour du défunt avec tout ce que cela contenait. Les villageois apeurés, fuient momentanément le village pour se cacher dans la brousse. Surtout que ces élèves étaient armés de gourdins, d’armes blanches, de machettes, de bars de fer et étaient prêts à en découdre avec tous ceux qui s’opposeraient à eux. Après avoir incendiés la cour, les élèves vandales s’attaquent aux différents pouliers prenant tout ce qui en restait de la volaille laissant seulement les poussins. Comme si cela ne suffisait, et puisqu’il n’avait pas d’opposition, ils s’attaquèrent à des habitations perforant les toitures, cassant la pompe hydraulique et dérobant ce qu’il trouvait convenable dans les habitations. N’étant pas satisfaits surement du butin qu’ils avaient eu, les élèves voulurent s’attaquer aux différents greniers et aux produits d’exportations notamment le café et le cacao. Là certains villageois prennent leur destin en main et les supplient d’épargner leur récolte. Il est donc 19h46 quand les élèves finissent leur forfait, laissant derrière eux un Dioulé paniqué et sous le choc. Il faut noter qu’après le décès du chef en avril dernier, GontoGonson Henry a été élu le 23 décembre 2016, chef de Dioulé. Celui-ci à la suite d’une maladie est décédé début janvier avant même son intronisation.
Terminons pour dire qu’à Kouinlé l’année dernière des faits similaires se sont produits. En attendant que des éclaircis soient apportés à cette affaire, Dioulé sombre encore dans la désolation totale.
Précisons également que la gendarmerie n’est pas intervenue le jour des fait selon les villageois.

Doumbia Balla Moise