Demande d'amnistie générale, Daniel Kablan Duncan au FPI : ''Ce n'est pas possible''

  • 06/09/2013
  • Source : L'Inter

Sur la question de l'amnistie générale qui figure au nombre des conditions du Front populaire ivoirien (FPI), pour revenir à la table de discussions avec le régime Ouattara, le Premier ministre Daniel Kablan s'est voulu clair.

« L'amnistie générale, ce n'est pas possible », a-t-il coupé court, répondant ainsi au principal parti d'opposition dont des militants sont en prison. C'était au cours de la conférence de presse qu'il a animée hier jeudi 05 septembre au Plateau, pour présenter le volet social de l'action gouvernementale. Le chef du gouvernement ivoirien a rappelé qu'il y a eu amnistie après les événements de 1995, de 1999 et de 2003. « Mais, cela n'a pas empêché le pays de sombrer dans la tourmente avec à la clé, près de 3000 morts », a-t-il déclaré.

Pour Kablan Duncan toutes les personnes, de quelque bord qu'elles soient, soupçonnées d'avoir participé à ces tueries, doivent être entendues par la justice. De sorte que celles qui sont reconnues coupables payent pour leurs actes, et celles qui sont innocentées, retrouvent leur liberté. Car, dira-t-il, les iIoiriens ont le droit de savoir. « Après le travail de la justice, le président de la République, pourra s'il le désire, prendre des décisions individuelles pour amnistier ou gracier des personnes. Sinon, on ira vers l'impunité », a-t-il expliqué.

Le Premier ministre n'est pas pour la désignation d'un médiateur, chargé d’œuvrer au retour du FPI sur la table de discussions. « Nous sommes suffisamment majeurs pour discuter entre nous, sans médiateur. Que le FPI le comprenne », a-t-il souhaité. Aussi, a-t-il a invité le parti de Laurent Gbagbo à rejoindre la table de discussions sans poser de préalable, arguant que les partis politiques membres du CPD (Cadre Permanent de Dialogue) n'ont posé aucun préalable. Il s'est par ailleurs félicité de la liberté provisoire accordée aux prisonniers pro-Gbagbo. « Un tel acte contribuera certainement à l'apaisement du climat social et à la réconciliation nationale », a-t-il espéré. La question du financement des partis politiques n'a pas échappé au chef du gouvernement.

A ce sujet, il a estimé que cela pourrait se faire en interne. « Il n'est pas sain de prendre l'argent des bailleurs de fonds pour financer les partis politiques », a-t-il fait savoir.



Franck SOUHONE