Déguerpissements : Comment caser les habitants des 176 sites

  • 27/02/2024
  • Source : Le Nouveau Réveil
Pour l’année 2024 ce sont 176 sites, selon le District autonome d’Abidjan, répartis dans divers quartiers d’Abidjan qui seront visités par les bulldozers.

Le quartier de Yopougon GESCO a été rasé à la faveur de cette opération de déguerpissement à Abidjan, Boribanan, Banco et Mossikro viennent de subir le même sort. Selon la liste, cette opération va toucher entre autres plusieurs quartiers de Koumassi, Cocody, Plateau, Abobo, Bingerville et Port-Bouet. Oui la liste a été établie, qu’en est-il des dédommagements? C’est la grande question.

Tous estiment n’avoir pas été dédommagés. Mais à y voir de près, comment ou par quel alchimie peut-on trouver des solutions dans le même temps pour toutes ces populations qui habitent les 176 sites concernés et qui continuent de subir la rage des bulldozers. Quels sites pour recevoir toutes ces familles ? Quelles écoles pour recevoir tous ces élèves et même étudiants dont les parents sont sans logement et obligés de se chercher comme disent les jeunes.

L’impact social de ces déguerpissements est énorme. Les populations, pour la plupart, sont prises au dépourvu par ces déguerpissements et plongées dans une désolation et un désespoir sans pareil. Elles sont livrées à une errance dans les rues avec ce qu’elles ont pu sauver de leurs biens personnels. Femmes, enfants, vieillards, personnes malades ou handicapées etc.

Tous exposés à des menaces aussi bien sécuritaires que sanitaires tels que révélées par le Conseil national des droits de l’homme. Ces actions ne font qu’accentuer la situation de précarité et de vulnérabilité de ces populations. Parce que menées au mépris des droits fondamentaux des personnes impactées.

En plus de les priver du droit à un logement, du droit à la sécurité aussi bien de leur bien que de leur personne, que dire du droit à la santé, du droit à un bien-être et du droit à l’éducation ? Quelle est donc cette autorité censée défendre les droits des plus faibles, qui les bafoue sans crier gars ? Au nom de quels principes ? Pourquoi ne pas faire par étapes, recaser ceux déguerpis, puis poursuivre l’opération sur d’autres sites… Mais 176 sites, où trouve-t-on l’argent pour les dédommager, un site pour les caser etc…

 

JEAN PRISCA